Connaissez-vous cette cité gallo-romaine et ses arènes impressionnantes ?
Avez-vous déjà entendu parlé de Mediolanum ? Peut-être la connaissez-vous sous son nom actuel : Saintes. Bercée par la Charente et baignée d’histoire, cette ville paisible abrite l’un des plus riches patrimoines gallo-romains de France. Classée “Ville d’art et d’histoire”, elle déroule 2 000 ans d’histoire à ciel ouvert : arènes impressionnantes, arc majestueux et autres […]

Avez-vous déjà entendu parlé de Mediolanum ? Peut-être la connaissez-vous sous son nom actuel : Saintes. Bercée par la Charente et baignée d’histoire, cette ville paisible abrite l’un des plus riches patrimoines gallo-romains de France. Classée “Ville d’art et d’histoire”, elle déroule 2 000 ans d’histoire à ciel ouvert : arènes impressionnantes, arc majestueux et autres ruines antiques. On vous embarque à l’ère des empereurs romains et des gladiateurs, à la découverte des joyaux architecturaux de cette ancienne cité gallo-romaine.
Voyage au temps des romains à Mediolanum
Il y a de cela 2 000 ans, Saintes était rien de moins que l’une des plus puissantes et prospères cités de la Gaule romaine. Entre le IIIe siècle et le Ier siècle av. J.-C., le peuple des Santons s’y installe, et, n’étant pas d’irréductibles Gaulois résistant encore et toujours à l’envahisseur, ils sont rejoints par les romains qui colonisent la région à partir de 52 av. J.-C. Sous le règne de l’empereur Auguste, Mediolanum (Saintes), devient la capitale de l’Aquitania (Aquitaine), et se pare de remarquables monuments dont les vestiges sont encore visibles : l’arc de Germanicus, les thermes, et surtout : l’amphithéâtre. Une ville paisible qui regorge d’histoire et promet un véritable voyage dans le temps.
L’amphithéâtre de Saintes, un joyau gallo-romain

Un peu à l’écart de la ville, niché dans un vallon, l’amphithéâtre antique de Saintes nous plonge directement au temps des gladiateurs, et impressionne par ses dimensions grandioses. Sur 126 mètres de long et 102 mètres de large, ses gradins pouvaient accueillir jusqu’à 15 000 spectateurs – soit l’entièreté de la population de la ville à l’époque. Construites vers la fin du règne d’Auguste (27 av.J.-C. à 14 apr.J.-C.) et achevées sous le règne de Claude (de 41 à 54 apr.J.-C.), les arènes figurent parmi les plus anciennes de la Gaule. Particulièrement bien conservés, leurs vestiges nous projettent facilement dans l’effervescence des gradins, galvanisés par des spectacles aussi sanglants qu’impressionnants : combats de gladiateurs et chasses d’animaux. Abandonné dès le IVe siècle, l’amphithéâtre fut ensuite utilisé comme carrière de pierres au Moyen-Âge. Il demeure aujourd’hui l’un des plus beaux témoins de l’époque romaine, avec sa forme elliptique et ses belles ruines classées monument historique en 1840.
L’Arc Germanicus, la majestueuse porte de Mediolanum

Dressé sur la rive droite, un autre vestige des temps gallo-romains attire l’œil, et trône sur la ville avec une sobriété et une blancheur majestueuses. Avec ses beaux pilastres cannelés, l’Arc de Germanicus marquait autrefois l’entrée et la sortie de la ville, à l’aboutissement de la Via Agrippa – route reliant Lyon (Lugdunum, la capitale des Gaules), à Saintes. Alors placé sur le pont traversant la Charente, il était comme une porte d’entrée de la ville, haute de 15 mètres et large de 16 mètres, et en symbolisait toute la puissance. Erigé en 18-19 ap. J.-C., l’arc rend hommage à l’empereur Tibère et à son neveu Germanicus, comme le rappellent ses inscriptions. Menacé lors de la destruction du pont, il fut sauvé de justesse grâce à l’intervention de Prosper Mérimée en 1843, qui le fit démonter et remonter à son emplacement actuel.
Thermes et aqueducs : Saintes au fil de l’eau

À Saintes, la Charente n’est pas qu’un décor. Le fleuve joue, dès l’Antiquité, un rôle vital dans l’organisation de la ville. À quelques pas des arènes, se trouvent les vestiges d’un autre haut lieu de la vie sociale gallo-romaine : les thermes de Saint-Saloine. Construits à la fin du Ier siècle et alimentés par la Charente, ils offraient aux habitants un espace de détente vaste de 8 000 m2. Imaginez vous un après-midi tout repos dans les thermes, à passer des bains de la salle chaude à ceux de la salle froide, pour finir par une flânerie bien méritée dans les jardins ou la bibliothèque. De ce vaste ensemble, il n’en reste qu’un tiers, les murs du caldarium (salle des bains chauds). Abandonnés dès l’Antiquité tardive, les thermes ont sans doute été convertis en sanctuaire paléochrétien, puis en église romane.
Mais comment acheminait-on l’eau ? Là encore, Saintes peut se vanter d’un patrimoine d’exception, puisqu’elle abrite l’un des plus anciens aqueducs de France, construit au Ier siècle. Long de 17 kilomètres, ce réseau souterrain classé monument historique acheminait dans la ville les eaux de la Font-Morillon (située dans l’actuelle commune de Fontcouverte). Il était le point de départ de plusieurs ouvrages impressionnants, dont le Pont des Arcs, avec ses 27 arcades et ses 160 mètres de long. Deux autres aqueducs ont été découverts dans la ville, témoignant de l’ingéniosité et de l’audace des constructions romaines. Une ville où l’Empire romain semble avoir laissé son empreinte à jamais, et côtoie désormais des chefs-d’œuvre du Moyen-Age : la basilique Saint-Eutrope et sa crypte souterraine, ou l’Abbaye-aux-Dames et son jolie cloître.
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Arènes de Saintes – © Saintes Tourisme