Tales of a guitar woman, le nouvel album lumineux de Nina Attal.

Avec Tales Of A Guitar Woman, Nina Attal nous plonge dans un univers musical fascinant, où elle explore les profondeurs de l’âme humaine avec une intensité rare, à travers une série de morceaux qui témoignent de toute sa puissance et de […]

Apr 10, 2025 - 09:00
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Tales of a guitar woman, le nouvel album lumineux de Nina Attal.

Avec Tales Of A Guitar Woman, Nina Attal nous plonge dans un univers musical fascinant, où elle explore les profondeurs de l’âme humaine avec une intensité rare, à travers une série de morceaux qui témoignent de toute sa puissance et de sa virtuosité.

Crédit : Sébastien Toulorge
Crédit : Sébastien Toulorge

Véritable conteuse en plus d’être une guitariste hors pair, elle nous invite à réfléchir sur notre place dans le monde, abordant des thèmes profonds et contemporains tels que la guerre, Alzheimer, et la nostalgie, qu’elle incarne à travers une série de personnages présents tout au long de l’album. Les influences de l’artiste résonnent dans chaque morceau comme en témoignent Backdoor, morceau d’ouverture qui nous transporte dans un univers énergique, où l’intensité brute de The Who rencontre la puissance rythmique implacable de Led Zeppelin, ou I Dance Through The Night, l’alliance du jeu de guitare dobro et du groove organique rappelle l’héritage précieux de ses prédécesseurs illustres.

Nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec Nina, qui nous a dévoilé la genèse de ce nouvel opus ..

J’ai appris que tu avais débuté la guitare à l’âge de 10 ans et que tu étais autodidacte. Cela t’a-t-il permis de laisser ton jeu davantage guidé par tes émotions que par une formation académique ?

J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont offert ma première guitare, et dès lors, je savais assez précisément dans quelle direction je voulais aller. J’ai commencé par quelques cours, mais très vite, je m’en suis éloignée. J’ai appris en écoutant des solos des groupes que j’admirais, comme ceux de Led Zeppelin (rires). Toutefois, je ne crois pas que les connaissances académiques soient superflues, bien au contraire, mais il me semble essentiel de savoir s’affranchir rapidement de cette structure pour ne pas se laisser enfermer dans un cadre figé, et ainsi préserver une liberté totale dans l’expression artistique.

Ton nouvel album Tales of a Guitar Woman, sorti le 28 mars, mentionne plusieurs guitar heroes parmi tes influences, tels qu’Eric Clapton et Jimi Hendrix. As-tu, au fil du temps, découvert de nouveaux artistes dont la musique a orienté la création de ce disque ?

Oui, de nombreux artistes de la scène contemporaine m’inspirent, comme John Mayer, qui est l’un de mes modèles, ainsi que des groupes tels que Black Rebel Motorcycle Club. J’éprouve également une grande admiration pour Anderson .Paak, un musicien accompli, qui me touche profondément par la richesse de son approche musicale.

Dans chacun de tes albums, tu nous dévoiles une relation intime avec ton instrument, mais dans Tales of a Guitar Woman, il me semble que tu accordes également une attention toute particulière à l’interprétation de tes chansons…

J’ai modifié ma façon d’écrire à partir de mon précédent album, Pièces of Soul (2021). Désormais, je compose exclusivement en guitare-voix, ce qui me permet de pousser les morceaux à leur maximum et d’en extraire l’essence. Tant que je ne suis pas satisfaite de la chanson dans ce format, je n’ajoute aucun autre instrument. Je m’efforce toujours de faire en sorte que la chanson repose avant tout sur l’instrument, et c’est sans doute cela qui se ressent dans l’album.

Tu as écrit et composé cet album seule. Est-ce, pour toi, une manière de relever un nouveau défi ?

Oui, en partie, mais c’était également une façon pour moi d’être la plus authentique et sincère possible dans mon processus créatif. Même si j’apprécie avoir un regard extérieur par la suite, c’est ma manière de conserver la plus grande liberté artistique, de ne pas me confiner dans des conventions plus classiques.

J’ai lu que tu avais entamé l’écriture de cet album en 2022. Pourrais-tu m’en dire davantage sur ton processus créatif et les sources d’inspiration qui ont nourri ce travail ?

Je pense qu’il est essentiel de prendre le temps de mener à bien ses projets. C’est la raison pour laquelle, lors de l’écriture de cet album, j’ai pris une véritable pause de la scène. Lorsque j’écris chez moi, je me laisse plus facilement porter par les sonorités de mes guitares.

Mon inspiration peut surgir d’une idée, d’un thème, d’un son particulier, ou d’une mélodie qui me trotte dans la tête.

Ton album semble mettre en lumière une série de personnages, chacun avec une histoire différente : amour, maladie, deuil… N’est-ce pas, en réalité, un peu de toi-même que l’on retrouve dans chacun d’eux ?

Effectivement, j’ai souhaité raconter l’histoire de plusieurs personnages, chacun portant un prénom distinct, ce qui me permet de partager des aspects très personnels et intimes de ma propre expérience. Ces récits soulignent cette quête de sens qui traverse chacun de nous, qu’il s’agisse de souffrance ou de bonheur. L’idée était aussi que chacun puisse, à un moment donné, se reconnaître dans mes chansons.

Pourrais-tu me parler du titre Pas la peine que tu interprètes en duo avec Victor Mechanick ?

Ce duo avec Victor a été une expérience très spontanée, mais ce n’était pas initialement ce titre que nous devions interpréter ensemble (rires). Finalement, nous avons eu l’idée de créer ce morceau en studio, chacun écrivant une partie du texte — moi les couplets, lui les refrains. Ce fut un moment magique, car sans nous concerter, nous étions en totale harmonie, animés par le même désir de traiter un sujet universel : la rupture amoureuse.

Qui a réalisé la pochette de l’album ?

La photo a été prise par mon compagnon, Marvin, à Zurich (qui, par ailleurs, joue les claviers sur le disque). J’ai aussi la chance d’avoir un petit frère graphiste, qui a conçu toute la typographie de l’album. J’aime travailler avec mes proches, car ce sont eux qui me connaissent le mieux et en qui j’ai une confiance totale pour ces aspects plus visuels.

Tu te produis sur scène avec Electric Ladies, un groupe de reprises des chansons de Jimi Hendrix. Quel regard portes-tu sur la place des femmes dans l’industrie musicale en 2025 ?

Beaucoup de choses ont évolué, et il est toujours positif de voir de plus en plus de femmes sur scène. Cependant, il me semble qu’il est important que l’on reconnaisse leur talent avant tout, et non qu’elles soient mises en avant pour des raisons de genre ou de parité. Bien qu’il reste encore des progrès à faire, je crois que la situation s’améliore, même si, parfois, en tant que musiciennes, nous avons l’impression de ne pas toujours être légitimes. Cela doit changer.

Tu évoques la musique de Jimi Hendrix comme sauvage et indomptable. Est-ce, selon toi, ce qui définit l’essence d’un grand artiste ?

À mes yeux, les grands artistes sont ceux qui, tout en possédant une solide maîtrise de leur art, savent s’affranchir des conventions pour laisser éclater leur personnalité brute, sauvage, qui défie les frontières et explose les limites. Comme je te l’ai dit précédemment, je suis convaincue que la liberté doit primer avant tout.

Vous pouvez retrouver Nina Attal sur youtube et son site.