À la Cinémathèque, une exposition rétrospective sans éclairage sur le cinéma de Wes Anderson
Son cinéma rétro aux images symétriques, aux travelings brusques et aux dialogues absurdes marque définitivement un style à part dans le cinéma contemporain. Génie de la composition pour certains, réalisateur trop formaliste pour d’autres, Wes Anderson a le droit, pour la première fois, à une rétrospective de son oeuvre présentée dans les espaces d’exposition de […]

Son cinéma rétro aux images symétriques, aux travelings brusques et aux dialogues absurdes marque définitivement un style à part dans le cinéma contemporain. Génie de la composition pour certains, réalisateur trop formaliste pour d’autres, Wes Anderson a le droit, pour la première fois, à une rétrospective de son oeuvre présentée dans les espaces d’exposition de la Cinémathèque française. Jusqu’au 27 juillet 2025, ce parcours retrace la chronologie de sa filmographie à travers quelques extraits, images, objets et décors sans toutefois apporter d’éclairage.
Un univers taillé sur mesure
La plupart des films de Wes Anderson ne laissent aucun doute sur la précision avec laquelle le réalisateur les conçoit. Couleurs vives, souci de la symétrie, humour absurde et sensibilité romantique sont la recette que l’on retrouve dans chacune de ses oeuvres, à l’instar de La Famille Tenenbaum, Moonrise Kingdom, Grand Hotel Budapest ou Fantastic Mr. Fox. Une composition taillée sur mesure que l’exposition met en lumière avec la présentation de ses carnets de notes, ses storyboards et des plans de prise de vue dessinés par son frère Eric Chase Anderson.
Les marionnettes du stop-motion
Sans nul doute, le principal intérêt de cette exposition réside dans la présentation des véritables marionnettes ayant servi au tournage des films Fantastic Mr. Fox et L’Île aux chiens réalisés en stop-motion dans les studios londoniens de 3 Mills. Dans de longues vitrines, on découvre ainsi les renards, humains, chiens, rats et autres personnages de ces deux histoires. Celles-ci ont des tailles moyennes ou miniatures selon leur utilisation pour des plans plus ou moins rapprochés.
Comme l’explique Wes Anderson lors d’une interview, la manière dont un animateur donne vie à sa marionnette est propre à sa personnalité, si bien qu’il travaille toujours avec les mêmes personnes au cours d’un tournage.
Aucune réelle découverte
L’exposition est très simplement construite selon la chronologie des films de Wes Anderson, depuis le premier Rushmore jusqu’au tout récent Asteroid City. Dans les salles, chaque oeuvre est mise en avant à travers un extrait, des photographies, quelques objets ou décors, des références littéraires ou musicales, ou par l’usage de casques de réalité virtuelle.
Dans ce parcours, les rares cartels situent les films de Wes Anderson et leurs thématiques, mais aucun véritable éclairage n’est apporté. La Cinémathèque française semble davantage s’adresser à des fans venus célébrer son cinéma et se remémorer des scènes. Le visiteur n’y tirera donc pas un grand intérêt s’il connaît déjà ses oeuvres et cherche à en apprendre un peu plus… il sortira au mieux avec un sourire aux lèvres.
Romane Fraysse
Wes Anderson, l’exposition
Cinémathèque française
51 rue de Bercy, 75012 Paris
Jusqu’au 27 juillet 2025
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Image à la une : Kara Hayward dans Moonrise Kingdom (2012), image tirée du film – © DR