Une exposition sur Agnès Varda et sa relation avec Paris ouvre bientôt à Paris
Cléo de 5 à 7, Daguerréotypes, L’Opéra-Mouffe… Agnès Varda a traversé Paris de long en large pour filmer, par-ci par-là, le caractère poétique des petits endroits et des petites gens. Mais la cinéaste a bien souvent fait de l’ombre à la photographe, qui se professionnalise dès 1950 en s’installant au 86 rue Daguerre (14e) pour […]

Cléo de 5 à 7, Daguerréotypes, L’Opéra-Mouffe… Agnès Varda a traversé Paris de long en large pour filmer, par-ci par-là, le caractère poétique des petits endroits et des petites gens. Mais la cinéaste a bien souvent fait de l’ombre à la photographe, qui se professionnalise dès 1950 en s’installant au 86 rue Daguerre (14e) pour plus de soixante-dix ans. Jusqu’au 24 août 2025, le musée Carnavalet présente une sélection inédite de 130 tirages mêlant photographie de rue, portraits d’artistes ou images de tournage révélant une poésie surréaliste et une tendresse pour les personnalités.
La vie au 86 rue Daguerre
“Je n’habite pas Paris, j’habite Paris 14e”, aurait déclaré Agnès Varda. Arrivée en 1951 dans la capitale, celle-ci décide d’aménager au 86 rue Daguerre, dans deux anciennes boutiques délabrées donnant sur une petite cour intérieure. À la fois lieu de vie, atelier de création, studio de prise de vues et laboratoire, cet endroit devient indissociable de l’artiste qui ne cesse de le photographier et de le filmer jusqu’à sa mort, en 2019.
Plus de soixante-dix ans de vie, de rencontres et de créations sont présentés dans la première partie de cette exposition avec une sélection d’autoportraits et de portraits de sa compagne Valentine Schlegel, ou de ses voisins lorsque la cour était un lieu de convivialité. On y découvre un regard tendre, le souci constant de saisir des personnalités et l’atmosphère propre à ce petit refuge dans la ville.
Des portraits, des personnalités
Devenue photographe du Théâtre national populaire (TNP) en 1951, sous la houlette de Jean Vilar, Agnès Varda rencontre de nombreux artistes de l’époque et réalise une série de portraits inventifs, mettant une nouvelle fois en lumière la singularité de chaque personnalité. On découvre d’amusants tirages de Fellini dans les rues parisiennes, une étrange mise en scène de Ionesco au théâtre de la Huchette, ou le visage démultiplié de son amie Delphine Seyrig. Dans des compositions mêlant l’humour et le surnaturel, on devine une influence surréaliste, tandis que les contrastes de lumière renvoient à la tradition picturale du clair-obscur.
Paris et ses petites vies
La suite de l’exposition mêle le travail photographique et cinématographique de l’artiste. Ainsi, on traverse la ville aux côtés de Cléo à travers un extrait de film, quelques tirages et un carnet de notes décrivant plusieurs séquences. Plus loin, on retrouve la rue Daguerre avec son Daguerréotypes, documentaire dédié aux commerçants de sa rue fétiche, ou encore L’Opéra-Mouffe tourné du côté de Mouffetard. Si cette partie survole davantage l’oeuvre de Varda et reste confuse dans son propos, elle met en avant son intérêt premier pour les petites gens et leurs histoires aussi banales qu’originales.
Romane Fraysse
Le Paris d’Agnès Varda, par-ci par-là
Musée Carnavalet
23 rue Madame de Sévigné, 75003 Paris
Jusqu’au 24 août 2025
À lire également : Portrait d’Agnès Varda, cinéaste, photographe, plasticienne et pionnière de la Nouvelle Vague
Image à la une : Agnès Varda, Les Plages d’Agnès, photogramme, 2007 – © Ciné-Tamaris