Un incroyable chalet rustic-chic au cœur de Méribel
À Méribel, dans le village des Allues, chef-lieu de la vallée, l’architecte d’intérieur londonien Hubert Zandberg a revisité une construction savoyarde dans une veine rustic-chic. Le pin se fait graphique, texturé, moderniste.

D’emblée vous envahit une réconfortante sensation de douceur. Tout ici paraît suave, délicat, cultivé. Ce confort visuel est pour beaucoup dû aux jeux de texture, parfois inattendus dans le cadre d’un chalet, comme ceux créés par les bas-reliefs en céramique ou le dessin sculptural d’une rampe d’escalier en bois façon Brancusi. « L’idée était d’associer une forme d’authenticité liée à la montagne — des matériaux traités bruts, donc — avec des éléments ethniques, venus de divers horizons », explique le décorateur londonien Hubert Zandberg, chargé de la rénovation de ce chalet à Méribel. « Tous les éléments présents ici célèbrent le travail de la main, qu’il s’agisse de carreaux de faïence artisanaux, de bois ciselé, de panneaux muraux peints à la détrempe, de métal forgé. J’aime l’idée de murs qui vibrent, insufflent une énergie et une ambiance à chaque pièce. »
Aux Allues — aujourd’hui quartier emblématique de Méribel, mais à l’origine petit village et chef-lieu ayant inspiré en 1938 à l’Écossais Peter Lindsay l’idée d’un nouveau site de loisirs d’hiver —, l’architecte d’intérieur a repensé un chalet déjà moult fois transformé au fil du temps. Les rénovations extérieures ont été réalisées par l’Atelier Créa & Co, Hubert Zandberg étant, lui, en charge de la restructuration intérieure. Dans une volonté de respecter l’authenticité propre aux constructions montagnardes, structure en bois et murs en pierre se sont imposés. Le bâtiment de 300 m² s’organise sur quatre niveaux accueillant cinq chambres, dont trois destinées aux amis des propriétaires, chacune équipée d’une salle de bains indépendante. Un vestiaire permettant de se changer après les descentes des pistes, un local à ski, une salle de sport, un Spa, un bar et une salle multimédia dotée d’un grand écran participent du confort des lieux. Une cheminée double face — élément central de la vie dans un chalet — ajoute de la chaleur et du caractère à l’espace de vie principal. Elle relie le coin cuisine-salle à manger et le salon.
Jeune homme, alors qu’il étudiait en droit des affaires à l’Université Stellenbosch en Afrique du Sud, Hubert Zandberg se voyait devenir attaché culturel. Afin de financer son parcours, il œuvre dans un magasin de décoration. Ainsi est née sa vocation d’architecte d’intérieur. Arrivé à Londres dans les années 1990, il imagine les décors des vitrines de Giorgio Armani et séduit Annie Lennox grâce à son talent pour rapprocher des objets et des styles décalés.
Son cabinet d’architecture et de design, inauguré en 2002, livre aussi bien des villas sur le lac de Côme que des yachts ou des rénovations de châteaux en France. Son projet en cours, un important hôtel particulier situé à côté du Palais de Tokyo, avenue de New-York à Paris, ainsi que plusieurs pied-à-terre parisiens. « Notre approche consiste toujours à repenser l’ossature même des bâtiments — l’agencement des pièces, les circulations —, avant de nous intéresser à la décoration en elle-même. » Ce chalet illustre justement son talent pour les associations hardies, mais sans heurts. « Nous nous attachons à définir des atmosphères qui donnent l’impression d’avoir été composées au fil du temps. Dans le cas de ce chalet, nous nous sommes concentrés sur des éléments trouvés en France, pour tenir compte de l’environnement et insuffler une authenticité aux lieux. »