Robert Doisneau, un photographe de l’instant mis à l’honneur au musée Maillol

Des “instants donnés”, c’est ainsi que le musée Maillol introduit le travail photographique de Robert Doisneau, à travers plus de 400 tirages consacrés au Paris populaire, à l’enfance, aux écrivains ou aux banlieues. Jusqu’au 12 octobre 2025, ces images en noir et blanc sont mises en dialogue avec les sculptures d’Aristide Maillol, dans une scénographie […]

May 10, 2025 - 21:03
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Robert Doisneau, un photographe de l’instant mis à l’honneur au musée Maillol

Des “instants donnés”, c’est ainsi que le musée Maillol introduit le travail photographique de Robert Doisneau, à travers plus de 400 tirages consacrés au Paris populaire, à l’enfance, aux écrivains ou aux banlieues. Jusqu’au 12 octobre 2025, ces images en noir et blanc sont mises en dialogue avec les sculptures d’Aristide Maillol, dans une scénographie thématique sans véritable audace.

Éternel photographe d’un Paris révolu

De ces photographies en noir et blanc d’un Paris populaire, festif et humaniste, on retient souvent le nom de Robert Doisneau. Certes, le photographe a marqué les esprits avec quelques tirages emblématiques, dont celui du Baiser de l’hôtel de ville pris en 1950 et devenu célèbre dans le monde entier.

© Tempora / Denis Decaluwe
© Tempora / Denis Decaluwe

À travers des thématiques classiques, telles que l’enfance, les artistes, les bistrots, les écrivains, les ouvriers ou les banlieues, le parcours dévoile plusieurs séries de photographies qui témoignent d’un Paris révolu : celui de groupes d’enfants jouant librement dans les décharges, de cafés familiaux où se mêlaient ouvriers et artistes, des ateliers d’Alberto Giacometti ou Pablo Picasso… Doisneau n’a d’ailleurs jamais quitté la banlieue parisienne, depuis Gentilly jusqu’à Montrouge.

Un parcours convenu

Au fil de 400 photographies choisies parmi la collection de l’Atelier Robert Doisneau qui en compte 450 000, le parcours évoque les sujets de prédilection du photographe et sa fascination pour les anecdotes, les expressions spontanées, l’humour quotidien des petites gens pris furtivement dans les rues parisiennes. “Il y a la curiosité, la désobéissance, et plus de temps en temps, l’émerveillement”, commente le photographe dans l’extrait d’un reportage diffusé au sein de l’exposition.

© Tempora / Denis Decaluwe
© Tempora / Denis Decaluwe

Si les photographies de Doisneau font toujours naître un sentiment de tendresse et de nostalgie, l’exposition en elle-même prend peu de risque, et reste même assez convenue. Bien qu’elles tentent de se détacher des scènes romantiques, les thématiques se poursuivent en répétant l’histoire maintes et maintes fois racontée sur Doisneau, le Paris populaire et la poésie du quotidien. Certes, des sections présentent son travail moins connu avec l’agence Rapho et ses contributions pour la publicité, mais la scénographie n’apporte aucun angle véritablement intéressant et donne le sentiment de réentendre la même musique.

Entre Doisneau et Maillol

Si le parcours manque d’audace, on peut toutefois relever le dialogue astucieux qui est mis en place entre les photographies de Doisneau et les sculptures d’Artistide Maillol au sein des collections permanentes. Plusieurs tirages immortalisent les expressions de visiteurs du Louvre admirant la Joconde et sont mis en parallèle avec les silhouettes robustes en bronze. Des liens incongrus s’établissent entre les deux oeuvres, a priori sans lien direct, et cassent en ce sens la monotonie du parcours.

© Atelier Robert Doisneau
© Atelier Robert Doisneau

Romane Fraysse

Robert Doisneau, instants donnés
Musée Maillol
59-61, rue de Grenelle, 75007 Paris
Jusqu’au 12 octobre 2025

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Image à la une : © Atelier Robert Doisneau