Pourquoi ce hall d’immeuble du 5e arrondissement cache les ruines de Pompéi ?
Au détour d’une rue sans histoires, à deux pas de la Fontaine des Quatre-Parties-du-Monde du fameux Jardin du Luxembourg, se cachent des ruines inattendues. L’éruption du Vésuve à Pompéi n’a pas empêché l’apparition de ce hall d’immeuble surprenant, et clairement unique dans Paris. Un hall d’immeuble unique Jamais encore nous n’avions évoqué un simple rez-de-chaussée […]

Au détour d’une rue sans histoires, à deux pas de la Fontaine des Quatre-Parties-du-Monde du fameux Jardin du Luxembourg, se cachent des ruines inattendues. L’éruption du Vésuve à Pompéi n’a pas empêché l’apparition de ce hall d’immeuble surprenant, et clairement unique dans Paris.
Un hall d’immeuble unique
Jamais encore nous n’avions évoqué un simple rez-de-chaussée d’immeuble, mais clairement, celui-ci vaut le détour ! Il attirera autant nos férus d’architecture, d’histoire et d’insolite. Le contraste saisissant de ce hall avec les édifices des alentours ne le rend que plus exceptionnel encore. Cette construction, entourée de céramiques blanches, a vraiment été pensée pour incarner des ruines de Pompéi. Bien sûr, aucun artefact de la triste cité ensevelie n’a été acheminé jusque dans cette rue de Paris ! Tout ce que vous admirez représente des répliques qui prennent de grandes libertés historiques. Beaucoup nomment cette idée inattendue un « ovni architectural ». Pourtant, cette œuvre décore le paysage parisien depuis longtemps et n’a pas été construite par l’amour du geste : il y a une raison à son existence, que peu connaissent !
Les ruines de Pompéi
Ce secret parisien que l’on découvre grâce au bouche à oreille est surnommé « la grotte ». Ces vestiges discrets ont été construits et imaginés par trois architectes : Patrick Demanche, Alain Peskine, Daniel Bertrand et Jean-Pierre Roullé, des créateurs connus dans le milieu, et qui n’avaient pas peur des libertés artistiques ! Cela nous rappelle le trio d’architectes dits « rebelles » qui a édifié ce quartier multicolore à 3H de Paris.
À l’équipe architecturale du 11 bis rue Pierre Nicole, s’ajoute l’artiste plasticienne Ncoc Duong Varoqui, qui a réalisé la fresque plus moderne que vous apercevez. Toute cette équipe a fusionné ses idées, tandis que l’édifice se construisait dans les années 80. C’est bien ça le plus impressionnant : ce lieu unique garde sa discrétion, alors qu’il existe depuis plus de 40 ans, dans le 5e arrondissement de Paris !
Parisien & insolite
S’il a été décidé d’édifier des ruines antiques ici, c’est parce qu’au 14 bis rue Pierre Nicole, il y a vraiment des vestiges : ceux de la crypte de Notre-Dame-des-Champs. Cette crypte peut se vanter d’être l’un des plus anciens lieux de culte chrétien de Paris. Alors ériger un « Pompéi bis » prend tout son sens : c’est un hommage aux vestiges de Paris, et du monde. Un lien entre ce qui a existé, et qu’il ne faut pas oublier. Choisir les ruines de Pompéi, c’est évoquer un événement historique que tout le monde reconnaîtra. Si vous passez devant ce hall insolite, vous vous en souviendrez, et c’est l’objectif.
Notez que le 11 bis rue Pierre Nicole appartient au courant postmoderniste, qui était en opposition au modernisme jugé trop austère. Avec le postmodernisme, on a dit « adieu » aux lignes trop épurées : il fallait être théâtral, inattendu, et un brin nostalgique du temps passé. Le postmodernisme réintroduit également des éléments antiques, mais sans les imiter à la perfection. L’idée était d’ajouter un peu d’humour, et de surprise à la création ! Clairement, ce hall de Pompéi fantasmé ressemble plus à un décor de cinéma. Il s’agit avant tout d’un pastiche amusant. On pense d’ailleurs que certains d’entre vous préfèrent déjà ce hall à la Tour Triangle…
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11 bis Rue Pierre Nicole, 75005 Paris
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Photo à la une : 11 bis rue Pierre Nicole © Ed Architectes et @lastryge