Cette impressionnante forteresse à 2h de Marseille est devenue le lieu de villégiature des Présidents de la République

Mérovingiens, Charles Quint, cardinal de Richelieu ou encore Napoléon Bonaparte : les figures historiques associées au fort de Brégançon, site exceptionnel occupé depuis l’Antiquité, sont nombreuses. Une dimension qui n’a fait que prendre de l’ampleur au milieu du XXe siècle, en devenant ni plus ni moins… que la résidence de villégiature officielle des Présidents de […]

May 10, 2025 - 12:17

Cette impressionnante forteresse à 2h de Marseille est devenue le lieu de villégiature des Présidents de la République

Mérovingiens, Charles Quint, cardinal de Richelieu ou encore Napoléon Bonaparte : les figures historiques associées au fort de Brégançon, site exceptionnel occupé depuis l’Antiquité, sont nombreuses. Une dimension qui n’a fait que prendre de l’ampleur au milieu du XXe siècle, en devenant ni plus ni moins… que la résidence de villégiature officielle des Présidents de la République française.

Un site emblématique de France depuis des siècles

François Hollande, Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac, Valéry Giscard d’Estaing, sans oublier Emmanuel Macron : depuis l’instauration de la Ve République, chaque président y a passé au moins une nuit, des vacances ou y a résidé pour des réunions de travail organisées dans le Sud, à Bormes-les-Mimosas. Mais avant d’être un lieu de villégiature prisé des chefs d’État, le fort de Brégançon est surtout un élément majeur du patrimoine historique et architectural français. Site stratégique qui permet de surveiller les eaux de Hyères et de Toulon, résidence seigneuriale fortifiée au Moyen Âge puis domaine de la couronne de France, le fort de Brégançon est ensuite devenu un fort militaire du XVIe siècle jusqu’à la Première Guerre mondiale, avant d’être classé site pittoresque en 1924 puis mis en location par l’Etat. Le premier Président de la Ve République à y passer une nuit est le Général de Gaulle, en 1964, pour les commémorations du débarquement de Provence. Une nuit mémorable… mais pas dans le bon sens du terme, à cause des moustiques et d’un lit trop petit. Pas de quoi entacher la réputation du monument à ses yeux, puisque c’est le De Gaulle lui-même qui lui donne ensuite le statut de résidence présidentielle au fort de Brégançon, en 1968. De par sa position, le fort de Brégançon est le site idéal pour recevoir des chefs d’État étrangers et les hôtes méditerranéens dans le Sud, dans le contexte tendu de la décolonisation. Une mission qu’aucune préfecture ne permettait alors.

Un rituel pour (presque) tous les présidents de la République

Le fort de Brégançon devient véritablement LA résidence estivale des présidents de la République avec son successeur, Georges Pompidou, qui s’attache particulièrement au lieu en ouvrant les portes aux médias, en les faisant entrer dans l’intimité présidentielle et en faisant venir des artistes et des designers pour revoir l’ameublement. Valéry Giscard d’Estaing respecte quant à lui chaque année le même programme : une semaine à Brégançon pendant l’été, deux jours à la Pentecôte et un week-end l’hiver. Sous les mandats de François Mitterrand, le fort de Brégançon s’apparente surtout à un cadre de travail, où il reçoit par exemple des grévistes de la SNCF au début de l’année 1987, puis le Premier ministre irlandais Garret Fitzgerald et le chancelier allemand Helmut Kohl. Sous Jacques Chirac, le fort de Brégançon retrouve ce côté chaleureux et estival… sans doute parce que le Var est la région natale de ce dernier. “Vous venez me voir à chaque fois que je viens ici, et c’est avec plaisir que je vous vois”, lançait alors Jacques Chirac à ses admirateurs. Avec sa femme Bernadette, ils y séjournent à plusieurs reprises et y reçoivent notamment le président algérien Abdelaziz Bouteflika en 2004. Nicolas Sarkozy y passe également du temps et des vacances, tout en recevant également la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice pour évoquer la gestion du conflit russo-géorgien.

[#LeSaviezVous] En période estivale, on parle toujours du Fort de Brégançon. Le général de Gaulle y avait résidé en 1964, l’avait fait restaurer et transformer en résidence présidentielle en 1968, mais c’est Georges Pompidou qui inaugure les lieux en août 1969 avec son épouse. Lire plus