Rapide : avant "Balle perdue 3", Alban Lenoir roule à fond sur grand écran

CRITIQUE / AVIS FILM - Dans "Rapide" Alban Lenoir prend sous son aile Paola Locatelli pour aider une jeune pilote à rouler en F1.

Apr 15, 2025 - 18:47
 0
Rapide : avant "Balle perdue 3", Alban Lenoir roule à fond sur grand écran

Rapide, une bonne surprise qui pourrait faire de l’ombre à Brad Pitt

Voilà bientôt 20 ans qu’on suit et apprécie Alban Lenoir. Révélé dans Kaamelott saison 4 (2006), il était aussi parfaitement à sa place dans Off Prime, Hero Corp, Goal of Dead ou encore Lazy Company. En 2020, le succès de Balle perdue (Guillaume Pierret) sur Netflix l’a propulsé à un autre niveau de notoriété. Assez pour qu’il continue de porter cette saga d’action, dont le troisième opus est prévu pour le 7 mai sur la plateforme de streaming. L’acteur a également été au centre d’AKA, toujours sur Netflix, mais cette fois réalisé par Morgan S. Dalibert (directeur de la photographie de Balle perdue et sa suite). Un autre film d’action, plus sombre que Balle perdue, mais qui doit encore et toujours beaucoup à celui qu’on peut désormais considérer comme le “Jason Statham français”.

Alban Lenoir - Rapide ©Universal
Alban Lenoir - Rapide ©Universal

Rapide réunit une seconde fois Alban Lenoir et Morgan S. Dalibert, cette fois pour une comédie d’action et sportive, conçue pour le grand écran, et qui joue la carte du divertissement sans négliger une part réaliste sur l’univers de la Formule 1. Ou plutôt, sur le parcours à suivre pour espérer atteindre la compétition reine du sport automobile. Car avant de pouvoir réaliser son rêve, une jeune pilote nommée Max va passer par le karting, puis par une école spécialisée qui pourrait lui ouvrir les portes de la F3, la F2 et la F1. Rappelons que cet été sortira le film F1 de Joseph Kosinski avec Brad Pitt. Sans chercher à boxer dans la même catégorie, Rapide se révèle une bonne mise en bouche avant de pouvoir découvrir la superproduction américaine.

Alban Lenoir en mentor exubérant de Paola Locatelli

Paola Locatelli interprète l’héroïne. C’est peu dire qu’on attendait au tournant l’influenceuse suivie par près de 2 millions d’abonnés sur Instagram. Ses premiers pas d’actrice dans la nouvelle version des Liaisons dangereuses (sur Netflix) n’avaient pas été très convaincants. Mais dans Rapide, la comédienne ne tarde pas à faire taire les sceptiques (nous les premiers), se montrant crédible et juste dans chaque situation. Qu’il s’agisse de jouer l’adolescente en colère et émotive, qui ronge son frein après avoir mis son rêve de côté, ou de jouer la tête brûlée qui remet à sa place Stanislas, un ancien pilote de F1 pour le moins excentrique.

Paola Locatelli - Rapide ©Universal
Paola Locatelli - Rapide ©Universal

Ce dernier, c’est Alban Lenoir qui l’incarne. Dans Rapide, l’acteur se met en retrait pour jouer les mentors. Un mentor étonnant, qui permet au comédien d’aller à fond dans l’humour. En roue libre totale, Alban Lenoir rappelle qu’il est aussi bon dans l’action que la comédie. Par le biais de ce duo, Rapide prend des allures de films de genre old school et à l’américaine. D’ailleurs, le long-métrage ne cache pas ses références. Un clin d’œil à Bad Boys, un entraînement à la Rocky… Inutile de rappeler les nombreux films construits autour d’une relation maître/élève, de l’ancienne génération face à la nouvelle. Rapide assume cela sans chercher inutilement à révolution le genre.

Entre divertissement et regard passionné sur la F1

Si le long-métrage de Morgan S. Dalibert fonctionne aussi bien, c’est qu’on sent l’implication de personnes passionnées par cet univers, par la course et la vitesse. Certes, ici et là, le spectacle prévaut sur la crédibilité (rouler à fond sans casque dans une monoplace sur une route de campagne, ce n'est possible que dans Driven avec Sylvester Stallone). Mais le réalisateur trouve le juste équilibre pour divertir tout en offrant une plongée honnête dans le monde de la F1.

Rapide ©Universal
Rapide ©Universal

Visuellement, Morgan S. Dalibert est efficace et ne tombe pas dans la facilité du sur-découpage pour les séquences de course. On le sent aussi bien à l’aise pour filmer des bolides roues contre roues, que pour capter des moments plus intimes. Comme cette belle scène de nuit sur un circuit, avec un cadre resserré sur les visages de Max et de son principal rival, lumières floutées en arrière-plan. Le “passé” de directeur de la photographie de Dalibert ressurgissant à cet instant.

Enfin, il y a évidemment dans Rapide un discours féministe puisque se pose la question de la place des femmes dans ce sport. Max a conscience d’évoluer dans un monde d’hommes et qu’elle risque d’être sous-estimée ou écartée à cause de son genre. Mais le scénario de Rapide, assez malin, réfléchit plus globalement à la question. L’intérêt ou non des sponsors de miser sur Max menant par exemple à des problématiques financières. De même qu'il est expliqué lors de l’entraînement de Max que les différences de morphologie entre homme et femme oblige la jeune pilote à travailler davantage. Rapide se veut tout de même optimiste sur les questions de genre et l'avenir en laissant, in fine, le chrono comme seul décideur du succès ou non de Max.

Rapide de Morgan S. Dalibert, en salles le 16 avril 2025. Ci-dessus la bande-annonce.

Lire Rapide : avant "Balle perdue 3", Alban Lenoir roule à fond sur grand écran sur www.cineserie.com