C’est dans ce superbe village médiéval reconnu comme l’un des Plus Beaux de France que sont nés les ancêtre d’un célèbre peintre

Parmi les différents lieux que l’on visite en France, on entend souvent dire que telle ou telle commune fait partie des “Plus beaux villages de France”. Sous ce label se cache une association Loi 1901 afin de regrouper l’ensemble des petites communes de France présentant un certain cachet et qui ne demandent qu’à être découvertes. Aujourd’hui, direction l’Occitanie, et plus précisément le “Pays de Cocagne”, pour (re)découvrir un charmant village de près de 1600 habitants…

Une histoire mouvementée cachée derrière une allure paisible

Fondée en 940, la cité s’est développée au pied d’un éperon rocheux qui lui procure un emplacement défensif idéal. Auparavant, Charlemagne s’y serait arrêté et y aurait jeté les fondements de l’église Saint-Rémy primitive aujourd’hui disparue, et située près de la fontaine portant son nom, à proximité de l’actuel lavoir Saint-Rémy. Une fois fondée, la cité et les riches terroirs du Lautrécois suscitent les convoitises de grandes familles de la chevalerie locale auxquelles le roi de France, Philippe IV le Bel, vient s’ajouter. À la différence de ses voisins que sont Cordes ou Réalmont, celle-ci n’est pas une bastide du XIIIe siècle avec un plan géométrique des rues, du fait de sa plus grande ancienneté. Tournée vers le soleil levant et installée au sein de rues étroites en contrebas de la forteresse du vicomte, sa communauté s’abrite derrière ses remparts et ses fossés. De l’enceinte fortifiée, il ne reste aujourd’hui plus qu’une petite partie, avec notamment la porte de la Caussade. Le seul nom du quartier de la Brèche résume à lui seul le passé souvent mouvementé de la cité, qui a souffert des grandes guerres de l’Ancien Régime comme la croisade contre les albigeois ou cathares, mais aussi de la guerre de Cent Ans, des guerres de religion ou encore la Révolution française, car le territoire comptait de nombreux couvents de franciscains ou bénédictins, qui furent chassés.

Un patrimoine aussi fascinant qu’insolite

Une histoire vieille de plusieurs siècles dont il subsiste heureusement quelques traces de taille, et qui font de Lautrec une destination remarquable. De la collégiale de Saint Rémy, monument historique classé du XIVe siècle, aux fortifications de la Caussade, en passant par les maisons à colombages, le moulin à vent, les halles du XVe siècles ou encore les puits disséminés un peu partout dans le village, la liste est longue… pour le plus grand plaisir des amateurs d’histoire et de curiosités. Surtout, près de la porte fortifiée du village et des vestiges de ses remparts, le quartier de la Caussade renferme un patrimoine tout aussi historique, mais plus insolite : des silos souterrains. Destinés au stockage des réserves en prévision de périodes de “vache maigre” ou de conflits, ils sont creusés à même la roche sous les habitations. Ces excavations en forme d’énormes bonbonnes à fond plat terminées par un goulot étaient ainsi remplies de grains puis fermées par un opercule scellé avec de la paille mélangée à de l’argile. Aujourd’hui encore, la cité médiévale abriterait plus de 150 silos souterrains qui, pour la plupart, restent à étudier.

 

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Solidement implantée sur une butte, en face de la plaine de Castres, face à la Montagne Noire et aux Pyrénées, le village de Lautrec a tout de la source d’inspiration idéale pour les peintres. Et si certains y verront un signe autant qu’un heureux hasard, le nom de Lautrec est connu pour être celui du peintre Henri de Toulouse-Lautrec, extravagant et prolifique artiste affichiste. Et le village du Tarn est le berceau d’origine de ses aïeux. Pour admirer les œuvres du peintre, on peut d’ailleurs prendre la direction de la Cité épiscopale d’Albi et son musée dédié qui retrace l’ensemble de l’œuvre de l’artiste. Ce musée est d’ailleurs l’endroit au monde qui possède le plus de toiles, dessins, affiches et autres travaux d’Henri de Toulouse-Lautrec. Territoire rural désormais reconnu par les “Plus Beaux Villages de France”, il doit également sa renommée à la production labellisée de l’Ail Rose de Lautrec, qui en fait l’un des “Sites Remarquables du Goût”. Pour cette raison, chaque premier vendredi d’août se tient la “fête de l’Ail rose de Lautrec” avec, au programme, concours de compositions artistiques autour de l’ail ou encore compétition de tarte à l’ail rose. D’autres manifestations centrées sur la gastronomie et les spécificités artisanales locales ont lieu tout au long de l’année, à l’image de la fête du sabot et des vieux métiers ou la fête du pain et du goût. Du goût et un amour des traditions, ou comment résumer au mieux cette délicieuse virée entre Albi et Castres.

 

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Image à la une : Lautrec © Adobe Stock