Les 8 meilleures expositions à ne pas manquer au mois d’avril à Paris
Alors que le printemps est souvent synonyme de nouvelles impulsions artistiques — notamment avec plusieurs foires importantes qui se tiennent à cette période —, les galeries et institutions culturelles parisiennes promettent elles aussi de belles découvertes ce mois d'avril 2025. Entre expositions de grands noms et d'autres créateurs plus confidentiels en galerie, pleins feux sur 8 rendez-vous qui ont attiré notre attention.

« Frank Bowling. Collage » à la galerie Hauser & Wirth Paris
Ses œuvres colorées et sa pratique expérimentale de la peinture en ont fait une figure de l’art contemporain britannique. À 91 ans, le peintre Frank Bowling se voit enfin célébré par la scène artistique française, grâce à l’exposition de la galerie Hauser & Wirth Paris. Composé d’œuvres monumentales et d’autres plus petites, de créations datées du début des années 2000 et d’autres créées spécialement pour l’occasion, l’accrochage explore la façon dont l’artiste a usé du collage pendant sa carrière, réalisant ainsi des œuvres qui mêlent toiles tissées, ajouts textiles et objets trouvés. Une exposition pleine de sensibilité, jusqu’au 24 mai 2025.
« Le Paris d’Agnès Varda » au musée Carnavalet
Agnès Varda, Autoportrait dans son studio, rue Daguerre, Paris 14e, 1956 © Succession Agnès Varda
Quasiment six ans jour pour jour après le décès d’Agnès Varda, le musée Carnavalet organise une exposition d’envergure dédiée à cette figure de la Nouvelle Vague. Une fois n’est pas coutume, c’est la place primordiale de la cour-atelier de la rue Daguerre — à la fois lieu de vie et de création de l’artiste entre 1951 et 2019 — qui est au centre de cette exposition. Un vaste panel composé de 130 tirages photographiques, d’extraits de films tournés dans la capitale, d’objets, d’affiches et de documents permet ainsi de comprendre le regard que l’artiste portait sur Paris, sur les gens et notamment les femmes. À voir du 9 avril au 24 août 2025.
« Matisse et Marguerite, Le regard d’un père » au musée d’Art moderne de Paris

Si les expositions consacrées à Henri Matisse se multiplient, celle organisée par le Musée d’Art moderne de Paris du 4 avril au 24 août 2025 promet de s’intéresser à un pan plus intime de la vie du maître fauve : son lien avec sa fille Marguerite. Toute sa vie durant, celle-ci est devenue tour à tour modèle privilégié de son père, intermédiaire avec les professionnels du monde de l’art, puis chargée de son catalogue raisonné. L’exposition « Matisse et Marguerite. Le regard d’un père » rassemble 110 œuvres issues de collections internationales et dont certaines n’ont même jamais été montrées. Un événement majeur.
« Le Titre », exposition de Sophie Estève à la galerie 14.1
Installée entre la Provence et Paris, l’artiste Sophie Estève puise l’inspiration dans la poésie du quotidien, donnant ainsi vie à des natures mortes d’une grande sensibilité. Ses toiles petit format sont exposées pour la première fois du 24 au 27 avril 2025 à la galerie 14.1, l’espace d’exposition d’Études Studio situé dans le 3e arrondissement parisien. Curaté par Marion Gardair, ce corpus singulier prend racine dans le domaine provençal familial dans lequel Sophie Estève a grandi, le Domaine du Titre, et donne ainsi à voir le fruit de moments simples et régressifs : l’écossage des petits pois, la saison des asperges sauvages, une botte de radis et sa motte de beurre, ou encore une véritable Madeline de Proust, au sens propre comme au figuré.
« Echoes from Elsewhere » à la Sceners Gallery
Voilà quelques mois que Jonathan Haddad et David Atlan ont investi un espace impressionnant dans le quartier du Père Lachaise, où se dresse d’ailleurs une verrière signée du studio de Gustave Eiffel, pour installer leur galerie nommée Sceners. Jusqu’au 14 juin 2025, le duo présente « Echoes from Elsewhere », une nouvelle mise en scène guidée avant tout par leur sensibilité et la quête d’une atmosphère sensée plutôt que par un attachement à une période ou à un mouvement particulier, quitte à jouer le jeu de l’anachronisme. Place donc ici à un dialogue entre des pièces de design historique et contemporain signées par exemple de l’architecte brésilien Jorge Zalszupin, des céramiques japonaises anonymes et des œuvres d’art contemporain, de Dean Avisar ou encore du peintre Jean Degottex.
« Robert Doisneau, Instants donnés » au musée Maillol
Souvent cantonné à ses seules photographies d’amoureux à Paris, Robert Doisneau est à l’honneur d’une rétrospective exhaustive cette saison — la première depuis près de vingt ans. Organisée au musée Maillol du 17 avril au 12 octobre 2025, cette exposition rassemble 400 images du photographe, certaines devenues iconiques et d’autres très peu montrées, à la fois en noir et blanc et en couleur. Un bel aperçu de ce travail pluriel, entre images innocentes d’enfants, photographies de mode ou d’ateliers d’artistes et d’autres sujets plus graves, que l’on connaît peu.
« Wes Anderson » à la Cinémathèque

Largement adoubé par les cinéphiles, Wes Anderson n’avait pourtant jamais fait l’objet d’une rétrospective. Ce sera désormais chose faite puisque la Cinémathèque française s’apprête à accueillir la première exposition rétrospective sur l’œuvre de l’Américain. Conçu de manière chronologique, l’événement s’articule autour des débuts de Wes Anderson dans les années 1990 jusqu’à aujourd’hui. Plus de trois décennies à développer un style unique et un sens de l’esthétique reconnaissable entre mille, nourri de références et de récurrences. Mêlant documentation, costumes et accessoires, l’exposition révèle les inspirations du cinéaste, mais aussi les secrets de fabrication de ses films et le riche travail artisanal de sa mise en scène. Une exposition pensée comme un hommage autant qu’une célébration de l’influence de Wes Anderson dans les sphères créatives et dans le cinéma, et qui, après Paris du 19 mars au 27 juillet 2025, voyagera ensuite à Londres, au Design Museum.
« David Hockney 25 » à la Fondation Louis Vuitton

La Fondation Louis Vuitton consacre une rétrospective grandiose à David Hockney, « David Hockney 25 ». Balayant une vie de création, de 1955 à aujourd’hui, l’exposition rassemble plus de 400 œuvres de techniques variées et met surtout l’accent sur les 25 dernières années. Une période particulièrement intéressante puisque le plus français des Anglais fait preuve d’un grand renouvellement, à la fois technique avec l’introduction des nouvelles technologies, et pictural via la redécouverte des paysages de son enfance.