Tout le monde s’est moqué de ce film à sa sortie. 30 ans plus tard, il rapporte encore de l’argent
Sorti en avril 1995 dans les salles françaises, "Street Fighter", adaptation ciné du jeu vidéo culte avait tout pour faire un carton. Acteur bankable, esthétique de comics, combats chorégraphiés, méchants hauts en couleur. Pourtant, à l’époque, la critique n’a pas mâché ses mots. Mal interprété, mal écrit, mal monté : le film a été accueilli comme un ratage. Trente ans plus tard, l’histoire est tout autre. Ce long-métrage moqué continue de rapporter des centaines de milliers de dollars chaque année.

Un chaos devenu culte
Lorsque Street Fighter débarque dans les salles américaines, il ne convainc personne. Réalisé par Steven E. de Souza, pourtant scénariste de Die Hard et Commando, le film est un patchwork d’idées bricolées sous pression. Capcom impose ses personnages, Universal veut une star internationale, et Jean-Claude Van Damme, en pleine période d’excès, rend le tournage chaotique. Le budget explose, le scénario s'effondre, et les critiques tombent comme des fatalités.
Raúl Juliá, pourtant très malade, accepte d’incarner M. Bison pour faire plaisir à ses enfants. Il sauve le film par son charisme et son investissement total, livrant une performance qui reste l’un des rares points unanimement salués. Le reste alterne entre faux raccords, décors de sitcom et bastons molles. La communauté des fans de jeux vidéo crie à la trahison : Chun-Li est journaliste, Blanka est un mutant, et Ryu ne se bat presque jamais. Malgré tout, le film rapporte près de 100 millions de dollars dans le monde, dopé par la curiosité et la popularité de la licence.
Une rente insoupçonnée
Aujourd’hui encore, Street Fighter continue de faire rentrer de l’argent dans les caisses de Capcom. Lors d’une réunion d’actionnaires en 2024, l’éditeur a révélé que le film générait toujours "des dizaines de millions de yens" par an. Ces revenus proviennent des diffusions télé, des ventes en DVD et Blu-ray (notamment les éditions collectors comme le SteelBook), et des plateformes de streaming qui continuent de l’inclure dans leurs catalogues.
Ce qui était vu comme un embarras est devenu une mine d’or. Le film est cité dans de nombreuses listes de nanars cultes, projeté lors de soirées spéciales, et revendiqué avec fierté par une partie des fans. L’auto-dérision a fait le reste : Street Fighter est entré dans la légende des plaisirs coupables, à la croisée du kitsch et de la nostalgie.
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