Personne connaît l’histoire d’horreur de cette rue qui terrifiait Paris il y a 125 ans…

Paris est peut-être la ville de l’amour, mais parfois, les belles histoires finissent en légendes horrifiques. Plus besoin de vous présenter les sombres histoires de la Maison Frochot, ou bien de la terrible rue Erlanger, qui fut la dernière demeure de nombreux malheureux. Prenez garde, si vous passez devant la rue de Bièvre, car les […]

Mar 19, 2025 - 18:21
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Personne connaît l’histoire d’horreur de cette rue qui terrifiait Paris il y a 125 ans…

Paris est peut-être la ville de l’amour, mais parfois, les belles histoires finissent en légendes horrifiques. Plus besoin de vous présenter les sombres histoires de la Maison Frochot, ou bien de la terrible rue Erlanger, qui fut la dernière demeure de nombreux malheureux. Prenez garde, si vous passez devant la rue de Bièvre, car les malédictions survivent aux siècles ! Pourtant, parfois, les histoires terrifiantes se font plus discrètes et restent dans les archives, dans l’attente qu’un curieux les retrouve. C’est le cas pour « Le mystère du 51 rue de Bourgogne », qui fit trembler le 7ème arrondissement Paris il y a 125 ans.

Paris, il y a 125 ans

Tout a commencé en juin 1900, durant la « Belle Époque ». Cette période, qui précède la Première Guerre mondiale, était florissante, autant en progrès techniques qu’en ouverture au monde. On pourrait d’ailleurs qualifier cette « ouverture » de curiosité exacerbée.

Paris, Belle Époque © Léon et Lévy-Roger-Viollet
Paris, Belle Époque © Léon et Lévy-Roger-Viollet

Durant la Belle Époque, la presse vivait son heure de gloire, et à Paris, on était avides de mystères et de frissons ! Le spiritisme et l’occultisme étaient très populaires : les médiums faisaient parler les morts, sous couvert de quelques sous, et les enquêtes paranormales s’accumulaient dans la capitale. Bien évidemment, la curiosité morbide suivait la cadence, et on adorait lire les faits divers les plus macabres. Même au théâtre, bien avant la saga SAW, on proposait des pièces gores, c’est dire ! Vous vous en doutez, ce goût pour l’excentrique alimentait l’imaginaire collectif, et mieux valait faire durer une histoire d’horreur.

Histoire d’horreur

Ainsi, en juin 1900, au 51 rue de Bourgogne, le mystère arrive aussi vite que l’été, et les premiers articles du journal Le Figaro vont bon train : l’immeuble est hanté ! On se plaint de bruits étranges, de gémissements de fillette, et de nombreuses lettres anonymes corroborent ces propos. Ces phénomènes terribles n’arrivent que la nuit et ne viennent pas des voisins ! Le feuilleton s’ébruite. En tout, 7 articles paraîtront à son sujet, jusqu’au 2 juillet 1900 !

Rue de Paris © AdobeStock
Rue de Paris © AdobeStock

Alerté, M. Brongnard, commissaire de police des Invalides, décide de lancer l’enquête. L’investigation remplace les bruits de couloirs, mais le mystère s’épaissit, car il n’y a aucune trace d’enfants dans l’immeuble. Au moins, on identifie l’auteur des lettres : Marie Baron, une vieille dame locataire qui vit sous les combles et qui porte toujours son bonnet breton. L’histoire aurait pu s’arrêter là, avec une dame âgée qui hallucine, mais non : des voisins approuvent encore ses constatations ! Les bruits effrayants commencent même parfois à 6H du matin. Difficile de dormir sur ses deux oreilles…

Une rue (avant) méconnue !

Puisque l’enquête stagne, et qu’il est question de la réputation des équipes de Brongnard, un policier est envoyé sur place. C’est alors qu’à 14H, en pleine après-midi, il entend un long cri d’enfant. Stupéfait, et incapable de comprendre d’où le son terrifiant provient, le policier poursuit son enquête, et interroge le voisinage. Certains affirment avoir entendu des « j’ai faim ! », tôt le matin, et des sortes de « bruits de portes qui claquent ». L’angoisse est à son comble. Au 51 rue de Bourgogne, on s’invente des histoires farfelues. Les fantômes auraient-ils de l’appétit ? Un voisin serait-il ventriloque ?

Rue de Paris © AdobeStock
Rue de Paris © AdobeStock

C’est alors qu’à l’approche du mois de juillet, une équipe complète entend de nouveau, et clairement, un enfant appeler sa mère, puis des éclats de rire ! Il s’avère que dans cette rue du 7ème arrondissement, il y avait un pavillon isolé où vivait un jeune couple. Quant aux murs du 51 rue de Bourgogne, eux, ils n’étaient justement, pas assez isolés !

Il s’est avéré que madame Marie Buron faisait des insomnies la nuit, et que dans sa désespérance, ces bruits d’enfants venus d’ailleurs ont stimulé son imagination en manque de sommeil. Sa conviction était si profonde, que tout le quartier opta pour la cause occulte, en vogue à l’époque. Au moins, durant des semaines, la rue de Bourgogne bénéficia de sa réputation horrifique. Fort heureusement, l’effroi ne resta qu’une simple « histoire d’horreur », et tant mieux. Paris cache déjà bien assez de mystères !Les Grands Boulevards à la Belle Époque, presse affichée © Jean BéraudLes Grands Boulevards à la Belle Époque, presse affichée © Jean Béraud

Photo à la une : Rue de Paris © AdobeStock