La librairie Tschann, un repaire de Montparnos bientôt centenaire

Située sur le boulevard du Montparnasse, à deux pas du Dôme et de La Coupole, la librairie Tschann célèbrera bientôt son centenaire. Quartier général des “Montparnos”, ce lieu initialement ouvert au numéro 84 par le couple Tschann a vu défiler de nombreux artistes, écrivains et personnalités publiques dès la fin des années 1920. Connue pour […]

Mar 30, 2025 - 21:06

La librairie Tschann, un repaire de Montparnos bientôt centenaire

Située sur le boulevard du Montparnasse, à deux pas du Dôme et de La Coupole, la librairie Tschann célèbrera bientôt son centenaire. Quartier général des “Montparnos”, ce lieu initialement ouvert au numéro 84 par le couple Tschann a vu défiler de nombreux artistes, écrivains et personnalités publiques dès la fin des années 1920. Connue pour sa défense des jeunes auteurs, la librairie a aussi marqué son histoire par ses engagements en termes de politique culturelle, notamment en faveur de la loi du prix unique.

La librairie des Tschann

Année 1929. Le quartier de Montparnasse, en pleine effervescence, voit apparaître une nouvelle librairie sur son boulevard éponyme, qui collectionne déjà les adresses les plus festives des Années folles, comme les brasseries La Coupole ou Le Dôme. C’est au numéro 84 que le couple Louis Tschann et Marie-Thérèse Castex décide d’ouvrir leur commerce, après avoir travaillé plusieurs années dans l’hôtellerie. Si le lieu s’apparente tout d’abord à une maison de presse, il ouvre progressivement ses rayons à la littérature et ne tarde pas à s’affirmer comme l’une des principales librairies fréquentées par les Montparnos.

Lumière sur les contemporains

Côtoyée par les artistes et écrivains du quartier, à l’instar de Brassaï ou Louis-Ferdinand Céline, la librairie Tschann s’impose comme l’un des lieux de défense de la création contemporaine, tant dans le genre romanesque, la poésie, le livre d’art et les revues. Cet engagement se poursuit lorsque Marie-Madeleine Tschann, fille du couple, reprend l’affaire et décide de défendre de jeunes auteurs comme Samuel Beckett, Eugène Ionesco ou Marguerite Duras.

Le prix unique

Au cours de son histoire, la librairie Tschann est marquée par son combat en faveur du prix unique des livres. En effet, dans les années 1970, l’installation de la Fnac dans la rue de Rennes met à mal l’activité des librairies indépendantes du quartier en réduisant le prix des livres de 20 %. Marie-Madeleine Tschann s’engage alors, aux côtés d’autres libraires, éditeurs et auteurs, à faire reconnaître la spécificité du livre et demander qu’un prix unique de chaque ouvrage neuf soit attribué à tous les points de vente en France. À la suite d’une tribune, le ministre de la Culture Jack Lang parvient à faire voter une loi, dite “loi Lang”, qui est toujours d’actualité.

Une adresse bientôt centenaire

Malmenée par l’augmentation du prix des loyers, la librairie Tschann parvient à être sauvée grâce à une vive mobilisation menée dans les années 1880. Celle-ci emménage alors en 1889 dans un nouveau local du boulevard du Montparnasse, cette fois au numéro 125, détenant une jolie devanture vitrée. Désormais tenue par Yannick Poirier et Fernando Barros, elle conserve toujours sa façade verte et ses étagères en bois, sa large sélection d’ouvrages littéraires et artistiques, propose des rencontres avec des auteurs et ne tardera pas à fêter son centenaire.

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Romane Fraysse

Librairie Tschann
125 boulevard du Montparnasse, 75014 Paris

Image à la une : Librairie Tschann – Éric Douriez

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