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Avant d’être labellisé Plus Beaux Villages de France, ce village pittoresque était un haut-lieu de la contrebande
Réputé pour ses paysages de toute beauté et sa forte culture identitaire, le Pays Basque fait partie de ces destinations qui ne cessent d’attirer des millions de visiteurs. Outre sa fascinante histoire ou sa gastronomie renommée, la raison de sa popularité vient aussi de ses lieux emblématiques qui s’étalent des plages de l’océan Atlantique jusqu’aux […]
Réputé pour ses paysages de toute beauté et sa forte culture identitaire, le Pays Basque fait partie de ces destinations qui ne cessent d’attirer des millions de visiteurs. Outre sa fascinante histoire ou sa gastronomie renommée, la raison de sa popularité vient aussi de ses lieux emblématiques qui s’étalent des plages de l’océan Atlantique jusqu’aux Pyrénées. Parmi eux, des villages hauts en couleurs et dépaysants, où l’impression que le temps n’a pas d’emprise est un merveilleux choc.
Un village hors du temps
Situé dans la vallée de la Nivelle, près de la frontière espagnole, ce village a toujours hérité d’une position stratégique au fil des siècles. Habitée depuis l’Antiquité, la région est propice à des échanges commerciaux et culturels avec l’Espagne, tandis que de nombreux vestiges archéologiques attestent de la présence humaine dès la Préhistoire. Durant le Moyen Âge, la commune fait cette fois office de lieu de passage pour les pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Les chemins de Compostelle traversaient en effet cette région, renforçant ainsi son importance dans les échanges culturels et religieux. Les maisons basques traditionnelles que l’on peut admirer, avec leurs façades blanches et leurs volets rouges ou verts, témoignent de cette richesse historique, où l’influence navarraise et les techniques locales se mêlent pour créer un cadre unique. Un charme que le village a su conserver, à l’image des fêtes et danses locales qui rythment encore la vie du village. Autre preuve de cette importance accordée aux traditions et à l’histoire, la langue basque y est encore largement parlée, offrant un charme certain à l’oreille. D’ailleurs, ce village est reconnu comme celui où il est important de prendre son temps car sa devise est “Saran astia” qui signifie à “Sare on a le temps”. Vous l’aurez compris, nous sommes bel et bien à Sare, en plein cœur du Pays Basque.
Un patrimoine architectural qui donne envie de prolonger l’instant
Niché au pied des sommets de la Rhune, de l’Axuria et de l’Ibanteli, ce village a su préserver ses traditions et son architecture typique, à l’image de la place du village, lieu de vie et de passage essentiel, qui “cohabite” avec le fronton, site de pratique de la pelote basque. En plus des parties endiablées, le site accueille un beau marché de producteurs et de nombreuses animations tout au long de l’année. Autour de lui, on y admire de belles maisons qui abritent des commerces, des restaurants, la Mairie, des cafés, etc. Parmi les plus beaux édifices, la maison Basque Ortillopitz, une ferme Labourdine typique datant de 1660 dont la visite permet de comprendre l’organisation de la ferme Basque appelée “etche”, avec son mobilier, son chai, etc… Enfin, comme un joli clin d’œil à la devise du village, le cadran solaire de l’imposante église du village indique “Oren guziek dute gizona kolpatzen azkenekoak du hobirat egortzen”, qui pourrait se traduire par “Toutes les heures blessent l’homme, la dernière l’envoie au tombeau”. Le message est donc clair : profiter de chaque instant. Renforçant cette image du temps suspendu que l’on a de Sare, certaines bâtisses ont plus de 500 ans, illustrant parfaitement l’image que l’on se fait des “maisons basques”. Outre de solides maisons du XVIIe siècle, le village compte de nombreux édifices religieux : l’église Saint-Martin du XVIIe siècle et ses trois étages de galeries en chêne sculpté, la chapelle Sainte-Catherine de la même époque et quatorze oratoires aux ex-voto gravés par des marins.
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Qui dit emplacement exceptionnel dit histoire tout aussi exceptionnelle.
Disposant de 36 km de frontière avec les “voisins” du Pays Basque sud et notamment la Navarre, le village s’est développé pendant plusieurs années grâce au “Gauazko lana”, à savoir le travail de la nuit. En résumé, Sare était un haut-lieu de la contrebande. Les Basques passaient d’un côté de l’autre de la frontière pour transporter des marchandises : alcool, tabac, nourriture et même animaux. Pour mener à bien leurs missions, ils traversaient les cols avec leurs espadrilles aux pieds afin de ne pas faire de bruit et de ne pas être repérés par les douaniers. Aujourd’hui, il n’est plus question de transiter illégalement de tels objets, mais l’on peut aussi s’imprégner des impressionnants paysages qui entourent le village, à travers la randonnée. L’occasion d’effectuer, en plein cœur d’un espace naturel classé Natura 2000, un nouveau saut dans le temps… cette fois bien plus lointain. Il y a bien longtemps, les grottes préhistoriques de Sare étaient occupées par des ours des cavernes. Aujourd’hui, des milliers de touristes viennent découvrir les lieux pour profiter d’un étonnant parcours “son et lumière” et des galeries aménagées. À l’extérieur, un parc de reconstitution mégalithique et un musée permettent d’en savoir plus sur l’histoire géologique du site, l’évolution de l’homme de la préhistoire à nos jours et les légendes de la mythologie basque. Enfin, pour prendre de la hauteur et reposer ses jambes, direction le col de Saint-Ignace, où un petit train à crémaillère datant de 1924 conduit les voyageurs jusqu’au sommet de la Rhune, à 905 m d’altitude. De quoi admirer les somptueux paysages, les anciens chemins de contrebandiers, mais aussi la faune et la flore des montagnes des Pyrénées à une agréable vitesse de pointe de 9 km/h.
