Après plus de 100 ans d’existence, les mairies de Paris enfin reconnues au titre des Monuments Historiques ?
Il y a quelques mois, la ministre de la Culture Rachida Dati avait fait campagne pour que la Tour Eiffel soit enfin classée au titre des Monuments Historiques. Aussi surprenant que cela puisse paraître, la Dame de Fer est “seulement” inscrite à l’inventaire des monuments historiques depuis 1964, ce qui lui offre un niveau de […]

Il y a quelques mois, la ministre de la Culture Rachida Dati avait fait campagne pour que la Tour Eiffel soit enfin classée au titre des Monuments Historiques. Aussi surprenant que cela puisse paraître, la Dame de Fer est “seulement” inscrite à l’inventaire des monuments historiques depuis 1964, ce qui lui offre un niveau de protection moindre. Une demande soulevée alors que de récents rapports sur l’état et l’entretien du monument avaient inquiété au plus haut point.
Un patrimoine du XIXe siècle parisien étonnamment oublié
Aujourd’hui, la même question se pose pour des monuments également emblématiques du paysage parisien : les hôtels de ville. D’autant plus après le terrible incendie en janvier dernier qui a ravagé une partie de l’hôtel de ville de 12ème arrondissement. Bâti dans la seconde moitié du XIXe siècle, comme la plupart des 19 autres hôtels de ville de la capitale, le bâtiment coche logiquement les cases du monument historique, de par son style ou son histoire. Un oubli que la Ville de Paris veut justement corriger, en souhaitant classer les 20 mairies d’arrondissement de la capitale au titre des Monuments historiques.
Si certaines églises, immeubles, cafés et stations de métro ont la part belle parmi les près de 1 900 édifices et immeubles protégés dans la capitale, les mairies d’arrondissement n’y figurent étonnamment pas. Une situation étonnante, même pour certains élus, comme Karen Taieb, adjointe à la maire de Paris en charge du patrimoine et de l’histoire de Paris : “Elles n’en font pas partie et pourtant, ce sont des chefs-d’œuvre d’art et d’architecture!”
L’hôtel de ville, un monument de plus en plus reconnu
Une distinction dont a récemment pu bénéficier l’hôtel de ville de Grenoble, dont une partie (façades, toitures, marches, le grand escalier du hall d’honneur ou encore galeries périphériques) a été classée monument historique par le ministère de la Culture. “Au point de vue de l’histoire et de l’art, la conservation de l’hôtel de Ville représente un intérêt public, dans la mesure où cette œuvre majeure de l’architecte Maurice Novarina constitue un exemple remarquable d’œuvre d’art totale” a notamment expliqué la commission nationale du patrimoine et de l’architecture, qui dépend du ministère de la Culture. Surtout, ce classement va permettre à la Ville d’obtenir des subventions pour rénover le bâtiment.
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Construit en 1967 dans la perspective des Jeux olympiques d’hiver de 1968, l’hôtel de ville de Grenoble a remplacé l’hôtel Lesdiguières, qui remplissait cette fonction depuis 1719. Composé principalement de béton et surmonté d’une tour de douze étages dont la façade a été dessinée par Jean Prouvé, l’édifice repose sur deux piliers et une poutre. Visible depuis de nombreux sommets environnants, il demeure un élément architectural emblématique de la ville. Si ce classement devrait permettre des travaux de réaménagement des espace de travail et de réception, ainsi que l’amélioration de sa performance énergétique, l’idée de classer les hôtels de ville gagne également du terrain… à Roubaix. En effet, la municipalité des Hauts-de-France a récemment voté la demande de classement partiel de l’hôtel de ville. Et il s’agit, là encore, d’un dossier particulièrement ancien et complexe…
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Image à la une : Mairie du 3ème arrondissement Paris © Adobe Stock