Rencontre avec Jules Chéret, père de l’affiche moderne dans le Paris de la Belle Époque
Considéré comme le “maître de l’affiche” par ses contemporains, Jules Chéret (1836-1932) est l’un des pionniers de l’art de l’affiche moderne, à une époque où se développe la lithographie. Connu pour ses “Chérette”, jeunes femmes à la taille fine et à l’humeur joyeuse, l’artiste a réalisé plusieurs centaines de compositions pour des lieux emblématiques de […]

Considéré comme le “maître de l’affiche” par ses contemporains, Jules Chéret (1836-1932) est l’un des pionniers de l’art de l’affiche moderne, à une époque où se développe la lithographie. Connu pour ses “Chérette”, jeunes femmes à la taille fine et à l’humeur joyeuse, l’artiste a réalisé plusieurs centaines de compositions pour des lieux emblématiques de la Belle Époque, telles que les Folies Bergère ou le Moulin Rouge. Son trait élégant et sa palette lumineuse ont influencé toute une génération d’affichistes, parmi lesquels Henri de Toulouse-Lautrec ou Alfons Mucha.
La découverte de la lithographie
Moins connu que son successeur Henri de Toulouse-Lautrec, Jules Chéret suit une formation de lithographe de 1849 à 1852 avant de travailler à concevoir des images religieuses pour une entreprise. En parallèle, il apprend aussi le dessin aux cours du soir de la Petite École à Paris, qui deviendra l’École nationale supérieure des arts décoratifs, puis finit par être admis à l’École des Beaux-Arts de Paris.
Remarqué en 1858 pour son affiche de l’opérette Orphée aux enfers de Jacques Offenbach, il acquiert peu à peu une renommée à Paris et à Londres, où il se rend fréquemment. De retour en France en 1866, il décide alors d’ouvrir son premier atelier de lithographie dans la capitale afin d’imprimer des centaines d’affiches publicitaires pour des spectacles de théâtre ou de danse aux Folies Bergère, Moulin Rouge ou musée Grévin.
Une carrière personnelle
À la tête de la direction artistique de la célèbre imprimerie Chaix, Jules Chéret développe en parallèle un style reconnaissable, et présente sa première exposition personnelle d’affiches, pastels et gouaches au théâtre de La Potinière en 1889. Médaillé d’or lors de l’Exposition universelle, il se consacre davantage à la peinture et réalise plusieurs décors monumentaux pour des édifices publics, comme dans le salon de l’hôtel de ville de Paris, ou encore sur le rideau du théâtre du musée Grévin.
Le père des affichistes
Inspiré par l’art rococo, le style de Jules Chéret est reconnaissable à ses silhouettes féminines, légères et élancées, ornées de couleurs primaires, que l’on surnomme alors “La Chérette“. L’artiste joue sur le mouvement à travers les drapés de la robe, privilégie les traits fins et les affiches longilignes, inspirant ainsi le style de nombreuses affiches conçues durant de l’âge d’or de cette nouvelle pratique. Il influencera notamment Henri de Toulouse-Lautrec, mais aussi Alfons Mucha, qui allient l’élégance du trait aux couleurs vives. Ses contemporains le surnomment d’ailleurs le “maître de l’affiche”, ou encore le “père de l’affiche moderne”.
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