Nouvelle enseigne des marchands de presse : on en parle ?
Deux points en préambule, le sujet animant pas mal les débats depuis sa sortie, le blog à pour vocation à valoriser le travail du designer, la proposition, le cycle de fabrication, analyser les propositions, les choix et prototypes. Apporter un regard différent, bienveillant, si le projet ne parle pas à l’équipe, on ne préfère pas le mettre en avant. Donc ...

Deux points en préambule, le sujet animant pas mal les débats depuis sa sortie, le blog à pour vocation à valoriser le travail du designer, la proposition, le cycle de fabrication, analyser les propositions, les choix et prototypes. Apporter un regard différent, bienveillant, si le projet ne parle pas à l’équipe, on ne préfère pas le mettre en avant. Donc vous comprenez, notre avis, vision sur la proposition.
BED c’est aussi un média d’expression et valorisation des projets qui s’intègrent dans le quotidien de toutes et tous, une analyse pragmatique, jamais à charge et surtout d’un non-expert (simple passionné j’espère éclairé) en partageant des éléments de création, ses étapes et réflexions. Les analyses, avis des autres designers, graphistes, plus ou moins constructifs restent à la responsabilité de chacun.
Nous choisissons ici de parler de ce projet, car nous pensons important, aussi dans sa compréhension, son impact, et le rôle des designers sur nos vies, sur la ville et nos espaces. L’idée n’est pas de remettre en cause les critiques, produire, proposer, répondre, s’exposer, c’est aussi accepter la critique… Accepter que des propositions qui mêlent vision, artistique, innovation, design peuvent forcément avoir de multiples résultats.
Quand le design rencontre l’espace public, les symboles se réinventent et doivent se réinventer. C’est exactement ce qu’illustre le projet de refonte de l’enseigne des marchands de presse, mené par une équipe de créatifs, qui ont su repenser un emblème national avec audace, sous contraintes d’un brief à géométrie variable.
Une identité en mutation, aussi dans le rôle bureaux de presse
Depuis 2021, Culture Presse, le syndicat des marchands de presse indépendants, souhaitait une modernisation de son enseigne. Un projet soutenu par le ministère de la Culture, dans le cadre de son engagement à préserver la diversité de la presse écrite en France.
En base de réflexion, l’équipe doit : conserver la plume, conserver le mot Presse, prévoir une compatibilité avec l’enseigne tabac (la “carotte” rouge).
On sait comme le changement, surtout sur des valeurs, images anciennes peuvent susciter des réactions, mais objectivement nous trouvons la proposition efficace, moderne et engagée.
L’équipe derrière le projet, le Studio Double (graphisme) et Julie Soudanne (typographie) et Jacques Averna (designer)
Plus qu’une enseigne, un logo tel un objet
Exit la boîte rétroéclairée en PVC, sensible aux UV, consommatrice en énergie et difficile à intégrer aux plans locaux d’urbanisme. Place à une tôle d’aluminium pliée, (tel un livre ou un journal) sans électricité, pensée pour durer, s’intégrer et symboliser la presse de façon plus poétique : la plume insérée comme une page dans un journal. (pouvant accueillir la carotte du tabac également). Une forme qui peut s’adapter.
La typographie utilisée, la grande question !
Inspirée des titres de presse, la typographie évite les empattements ou formes condensées, pour tenter une meilleure lisibilité. Contrairement à l’ancien usage du Frutiger (emblématique des aéroports), cette nouvelle police évoque la presse écrite de façon plus directe et authentique. Mais la couleur, la forme devra rapidement faire oublier la lecture du mot, comme pour les pharmacies, la forme et la couleur jouent leurs rôles de repères.
La conception tient compte de la consommation énergétique, du choix des matériaux et de la fabrication locale, les plans étant disponibles aussi pour que d’autres tôleries puissent créer la pièce. Une lumière douce a été intégrée uniquement sur demande des marchands, dans un souci d’équilibre entre visibilité et impact environnemental.
On se rappelle aussi ce projet, découvert lors d’une Biennale Emergences passée, visant à repenser l’affichage de pharmacie, en version low tech.
Ce projet dépasse le simple cadre d’un logo : il est une réflexion sur le rôle du designer dans l’espace public, la durabilité des objets signalétiques, leur symbolique et leur production. Il questionne les grilles de lecture traditionnelles du graphisme et souligne la nécessité de nouvelles approches critiques, sensibles aux enjeux du XXIe siècle.
Et surtout l’évolution de nos usages, par exemple ici du rôle de la presse hier, aujourd’hui et surtout demain.
Merci Jacques pour le temps, sa transparence et notre soutien, force pour ces moments pas toujours facile, mais qui a au moins pour vocation de porter le regard sur le rôle du designer dans ces processus. Restons alignés, sur le fait que cela était un sujet intéressant à travailler qu’il y a matière, dans un environnement urbain, aussi chargé, à repenser, à réglementer. (voir l’engouement lors de l’annonce du projet, en 23 par ici)
Plus d’informations sur l’équipe : le Studio Double, Julie Soudanne, Jacques Averna