Découvrez l’histoire incroyable de cette église royale ressuscitée après des siècles de péripéties

À première vue, l’église Saint-Germain-en-Laye semble trôner paisiblement face au château, comme un monument figé dans le temps. Pourtant, son histoire est loin d’être un long fleuve tranquille. Incendiée, reconstruite, abandonnée, puis rebâtie encore et encore, elle a connu des siècles de bouleversements avant d’adopter l’allure que nous lui connaissons aujourd’hui. Derrière sa façade néoclassique, elle abrite les traces d’un passé tourmenté mêlant guerres, caprices royaux et chefs-d’œuvre artistiques !

Une église au destin mouvementé

L’histoire de l’église Saint-Germain-en-Laye commence au XIe siècle, lorsque Robert le Pieux fait ériger un prieuré en pleine forêt. Ce modeste édifice devient rapidement un lieu de culte important, mais il est incendié en 1346 par les troupes du Prince Noir, lors de la guerre de Cent Ans. Détruite, elle est reconstruite sous Charles V, mais le sort s’acharne : en 1681, l’édifice s’effondre, forçant Louis XIV à ordonner une nouvelle construction. Ce troisième bâtiment, conçu par Jules Hardouin-Mansart en 1683, ne survivra que quelques décennies. Jugé trop exigu et en mauvais état, il est condamné par Louis XV, qui ambitionne un projet plus grandiose. La première pierre de la quatrième église est posée en 1766… mais les travaux traînent en longueur et sont interrompus par la Révolution. Ce n’est qu’en 1827, sous le règne de Charles X, que l’édifice actuel est enfin achevé !

Un joyau d’architecture néoclassique

Face au château, l’église arbore une imposante façade néoclassique inspirée des basiliques paléochrétiennes. Son fronton triangulaire repose sur six majestueuses colonnes doriques, tandis que son orientation atypique – tournée vers le château et non vers l’est – témoigne du souhait de Louis XV d’offrir à la ville un alignement harmonieux avec la résidence royale. L’intérieur, sobre mais raffiné, abrite un remarquable mobilier d’époque et de nombreuses œuvres d’art. Parmi elles, on trouve un bas-relief inspiré de la Déposition de Parme de Benedetto Antelami, une chaire provenant d’une chapelle du château de Versailles, ainsi que deux orgues classés Monuments Historiques : l’un commandé par Louis XIV à Alexandre Thierry, l’autre réalisé par Aristide Cavaillé-Coll.

Une église aux trésors insoupçonnés

L’église Saint-Germain-en-Laye n’est pas qu’un simple lieu de culte, c’est aussi un véritable musée d’art sacré. Les fresques d’Amaury Duval côtoient les peintures du saint-germanois Paul Véra, tandis que les vitraux et statues classés enrichissent son patrimoine artistique. Mais son trésor le plus insolite reste sans doute le tombeau de Jacques II Stuart. Destitué du trône d’Angleterre en 1688, le roi exilé trouve refuge auprès de Louis XIV et s’installe au château de Saint-Germain-en-Laye. À sa mort en 1701, il est inhumé dans l’église, où son mausolée est érigé en 1835 sous Louis-Philippe. En hommage, la reine Victoria fait même orner les murs du sanctuaire des armes des souverains anglais. Classée Monument Historique depuis 1937, l’église Saint-Germain a récemment bénéficié d’une restauration qui a révélé l’éclat de ses fresques et la richesse de son mobilier. Aujourd’hui, elle continue d’accueillir fidèles et curieux, offrant une plongée fascinante dans l’histoire royale et religieuse de Saint-Germain-en-Laye. Alors, si vous passez par là, nous vous recommandons fortement d’en pousser les portes : ce lieu hors du temps mérite plus qu’un simple détour !

Église Saint-Germain
4 place Charles de Gaulle, 78100 Saint-Germain-en-Laye

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