Connaissez-vous ce parc secret sur la Seine qui cache un pavillon indien et des vestiges royaux ?

À Courbevoie, le parc de Bécon déploie ses trois hectares entre la Seine et la ville. Ancienne propriété princière, il conserve les traces d’un passé riche avec ses pavillons d’exposition, ses vestiges architecturaux et ses jardins soigneusement aménagés. Aujourd’hui, ce cadre verdoyant offre une parenthèse paisible avec, en toile de fond, une vue imprenable sur Paris !

Une propriété princière au destin mouvementé

Tout commence en 1818, lorsque la comtesse du Cayla acquiert une parcelle de terrain à Bécon. Mais c’est surtout sous l’impulsion du prince Georges Bibesco Stirbey que le domaine prend son essor. Ce prince d’origine roumaine, amoureux d’art et d’architecture, rachète progressivement les terres voisines et y imprime son empreinte. Ses filles adoptives, les artistes Consuelo Fould et Georges Achille-Fould, poursuivent cette œuvre en transformant l’ensemble en un véritable havre artistique et paysager. Le château de Bécon, qui trônait autrefois au cœur du parc, a connu des propriétaires prestigieux : la famille Orsini, un ophtalmologiste visionnaire, puis enfin Georges Bibesco Stirbey en 1869. Il servira même de refuge à Jean-Baptiste Carpeaux, célèbre sculpteur français, qui y loua un pavillon. Mais les bombardements de 1870 et ceux de la Seconde Guerre mondiale lui seront fatals. Endommagé puis abandonné, le château est finalement rasé en 1959.

Vestiges d’expositions universelles en plein cœur du parc

Si le château a disparu, le parc de Bécon conserve des témoignages exceptionnels de son âge d’or. Parmi eux, le pavillon des Indes et le pavillon de la Suède et de la Norvège, deux édifices spectaculaires issus de l’Exposition universelle de 1878, aujourd’hui inscrits aux Monuments historiques. Le premier, conçu par l’architecte anglais Caspar Purdon Clarke pour le prince de Galles, a été remonté ici en 1881 pour servir d’atelier à Georges Achille-Fould. Avec sa structure mêlant bois sculpté, pierre et verrières, il évoque un Orient rêvé et raffiné. Non loin de là, le pavillon de la Suède et de la Norvège, désormais accolé au musée Roybet-Fould, rappelle l’attrait pour l’architecture scandinave à la fin du XIXe siècle. Avec ses façades en bois et ses ornements typiques du Nord de l’Europe, il constitue un vestige rare de l’Exposition universelle de 1878, préservé au cœur du parc.

Un parc entre nature et culture

“Site classé” depuis 1941, le parc de Bécon offre une parenthèse hors du temps avec ses noisetiers de Byzance, ses cerisiers du Japon et son mûrier du ver à soie. En 1952, les frères Paul et André Vera, célèbres paysagistes, y conçoivent un théâtre de verdure, renouant avec la tradition des jardins-spectacles. Aujourd’hui restauré, il accueille des événements en plein air dans un cadre digne d’un amphithéâtre antique. Pour les promeneurs, les vestiges du passé se dévoilent à chaque détour : l’ancienne orangerie, le fronton de la caserne Charras classé monument historique, ou encore la fontaine des Antiques. Les plus jeunes, eux, peuvent profiter de nombreuses installations ludiques telles que des aires de jeux, des terrains multisports, des tables de ping-pong et même un manège !

Un trésor caché à redécouvrir

Racheté par la ville de Courbevoie en 1951, le parc de Bécon n’a cessé d’évoluer tout en préservant son patrimoine unique. Son cadre enchanteur, sa vue imprenable sur la Seine et la Tour Eiffel, ainsi que son mélange subtil entre histoire et nature en font un lieu à part. Que l’on vienne flâner sous ses arbres centenaires, explorer ses pavillons insolites ou simplement profiter d’un après-midi en famille, ce parc réserve toujours son lot de découvertes. Un petit bout d’histoire caché au cœur de la ville, prêt à dévoiler ses secrets à qui saura les écouter.

Parc de Bécon
156 Boulevard Saint-Denis, 92400 Courbevoie
À lire également : Savez-vous qu’un mini Taj Mahal indien construit en 1878 se cache aux portes de Paris ?

Photo de une : © Ville Courbevoie