Cet étonnant château du XIIIe siècle qui fut la source d’inspiration de nombreux artistes ne se trouve qu’à 1h de Lyon

Bastion fortifié hérité du Moyen Âge, somptueuse demeure à la décoration sublime tout droit sortie de l’époque moderne ou ruines qui ne peuvent plus raconter pleinement leur histoire : le département de l’Isère compte plus de 500 châteaux, et pourtant chacun se démarque par son histoire singulière. Celle de ce château à 1h de Lyon a de quoi attirer l’attention, autant qu’il a su attirer celle de grands noms…

L’un des projets les plus ambitieux de Viollet-le-Duc

La naissance du château remonte au XIIIe siècle : alors centre de la seigneurie de Châbons, il s’agit d’une maison fortifiée pour la famille de Virieu. La même famille qui occupe le site jusqu’à la Révolution, au cours de laquelle le monument est entièrement dévasté puis incendié. Partie s’expatrier en Suisse, la comtesse de Virieu ne retrouve après la Révolution française que trois tours en ruines. Une fois les terres rachetées, c’est son petit-fils Alphonse qui entreprend de redonner au château toute sa beauté. Pour cela, il fait appel à un architecte aujourd’hui connu du grand public pour ses restaurations de constructions médiévales, édifices religieux et châteaux dont Notre-Dame de Paris, Pierrefonds, la cité de Carcassonne, le mont Saint-Michel ou encore le château de Roquetaillade : Eugène Viollet-le-Duc. De 1860 à 1867, ce dernier redonne vie à ce patrimoine en édifiant un ensemble néogothique, aujourd’hui considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture du XIXe siècle grâce à cette association de pierre, de brique ou encore de galet. Parmi les plus belles réalisations de cette reconstruction, cette toiture riche en couleurs grâce à une polychromie rendue possible par l’utilisation de plus de quarante cinq modèles de tuiles. À la fin des travaux, un nouveau château de Pupetière s’érige désormais au cœur du domaine, en conformité avec l’idée de restauration de son auteur : “restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné”.

L’un des plus beaux chefs-d’œuvre de l’architecture du XIXe siècle

À l’intérieur de la bâtisse, les décors mêlent aussi différents matériaux, à l’image du grand salon où trône une cheminée monumentale et plusieurs tapisseries originaires de la manufacture royale de Beauvais. Brique et marbre sont aussi très présents à l’intérieur du château, tout comme de nombreux faux drapés caractéristiques des restaurations de Viollet-le-Duc. Toujours dans le grand salon, l’architecte a en effet su mettre en valeur les armoiries, les fleurs de lys, les tapisseries, le mobilier et les objets d’art, parfaite représentation de la renaissance des arts décoratifs au XIXe siècle. Autres lieux remarquables du château : la bibliothèque rassemblant près de 45 000 livres reliés et archivés, au sein d’un décor somptueux en boiserie et plafond peint, ou le grand escalier, là encore somptueuse association de briques, pierres, marbre, boiseries, colonnes, fer forgé et drapé peint par Eugène Viollet le Duc. Enfin, difficile de parler de ce trésor de l’Isère sans évoquer le domaine paysager, sobrement agrémenté par une cascade et un plan d’eau. Un spectacle d’autant plus saisissant par la vision de ce jardin dominant la vallée de la Bourbre, avec au loin la silhouette de l’église Notre Dame de l’Assomption de Châbons.

 

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Un terrain propice à l’inspiration et à la création

Avec un tel tableau, rien d’étonnant à ce que le château ait aussi été la source d’inspiration de nombreux artistes. C’est en séjournant ici que le poète Alphonse de Lamartine y écrivit une de ses œuvres les plus célèbres, Le Vallon, laquelle inspirera à son tour la comtesse Anna de Noailles. Venue rendre visite à sa belle-sœur qui avait épousé le marquis Wilfrid de Virieu, la comtesse sera autant inspirée que le peintre Johan Barthold Jongkind, séjournant non loin, ou Stéphanie de Virieu, une élève de David artiste peintre et sculptrice. Et quand ce ne sont pas les amoureux de l’œuvre de Lamartine ou Viollet-le-Duc qui viennent à Pupetières en pèlerinage, ce sont les amoureux de nature qui y trouvent leur bonheur. Chaque année, les propriétaires du château organisent la Journée des plantes, permettant de découvrir le parc partagé entre de nombreux exposants de fleurs et de plantes variées, ainsi que des animations, des conférences et des ateliers-exposition.

 

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Château de Pupetières
100 route de Virieu
38690 Châbons

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Image à la une : Château de Pupetières © Flickr