Ce fascinant cinéma en plein cœur de Paris porte le nom de l’idole de Charlie Chaplin

Ville cinématographique par excellence grâce à ses monuments, ses quartiers pittoresques et son histoire avec le 7ème Art, Paris est sans conteste une ville où il fait bon aimer le cinéma. Tout comme elle regorge de musées pour les amoureux d’art ou de parcs pour les passionnés de nature, la capitale n’est évidemment pas en reste avec les cinémas. Il suffit par exemple de se rendre sur les Grands Boulevards, à la découverte d’un véritable “temple du cinéma” dont la simple entrée est un voyage dans le temps… et non, il ne s’agit pas du Grand Rex !

Max Linder, première star internationale du cinéma au destin tragique

Le début du XXe siècle marque l’avènement du cinéma, une véritable révolution technologique et culturelle. D’abord muet, il met alors en scène des comédiens, qui deviennent très vite de véritables personnalités. Citons par exemple Buster Keaton, Douglas Fairbanks, Mary Pickford et, bien entendu, Charlie Chaplin. Mais avant de devenir l’un des plus grands artistes du 7ème Art, le créateur de Charlot s’est inspiré d’un célèbre acteur français. Reconnu comme l’une des plus grandes vedettes comiques au temps du cinéma muet, dont le jeu et les inventions ont notamment influencé la création du personnage de Charlot, Max Linder est réputé pour être la première star internationale de cinéma. Si sa carrière est brutalement stoppée par les déboires professionnels, les ennuis de santé et une jalousie maladive, le conduisant au suicide, l’apport de Max Linder au cinéma comique naissant demeure immense. Surtout, la mémoire de l’acteur se perpétue en plein cœur de Paris, du côté des Grands Boulevards, avec un lieu on ne peut plus adéquat : un cinéma. Non loin du Grand Rex, l’histoire de ce cinéma commence dans les années 1910 avec Halfdan Nobel Roede, un Norvégien amoureux de l’art et de Paris qui crée le cinéma Kosmorama en 1912 et connaît un certain succès. Une renommée qui atteint très vite les oreilles de l’acteur Max Linder, dont la carrière est alors en pleine ascension et qui souhaite s’offrir une salle de cinéma pour diffuser ses films.

 

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L’une des dernières salles de Paris avec un mono-écran panoramique 

Le comique achète donc la salle du 24 boulevard Poissonnière, qui ouvre le 18 décembre 1914 sous le nom de Ciné Max Linder. La salle se présente d’abord comme un cinéma où il fait bon de se distraire en famille, à l’image de son gérant, apprécié des spectateurs et tête d’affiche de nombreux films à l’époque (Max asthmatique, Max et sa belle-mère, Amour tenace…). Non content de posséder l’une des salles de cinéma les plus modernes d’Europe, Max Linder souhaite pourtant diversifier la programmation de sa salle et se tourne de plus en plus vers les États-Unis. Mais l’affaire se révèle être un échec commercial, poussant ce dernier à être incapable de mener de front ses deux activités d’exploitant et d’acteur-réalisateur. Une situation qui pousse l’acteur-réalisateur à revendre son cinéma en avril 1918 à la société Omnia. Un énorme coup dur pour Max Linder qui voit symboliquement son ancien cinéma accorder de moins en moins de place à ses productions au profit de celles de Charlie Chaplin. Racheté par Pathé en 1932, puis rénové une fois de plus dans les années 80, celui que l’on nomme désormais le Max Linder Panorama évolue comme le souhaitait son illustre propriétaire : toujours à la pointe de la technologie. Aujourd’hui, les 550 spectateurs en balcon, mezzanine ou orchestre peuvent ainsi profiter de films projetés sur un écran panoramique de plus de 100 mètres carrés.

Une expérience unique pour tout passionné

Outre la promesse d’une programmation pour tous les goûts et de films retransmis en 4K et parfois en 3D, une séance cinéma au Max Linder Panorama est avant tout l’assurance d’une expérience unique. L’écran panoramique est en effet situé en plein cœur d’une salle mythique, qui est la dernière de Paris, avec le Grand Rex, à posséder deux balcons. Trois niveaux la segmentent : l’orchestre de 268 places, la mezzanine de 203 places au premier étage dans l’axe du projecteur et le balcon de 109 places, situé au deuxième étage et qui permet de prendre un peu plus de hauteur. Une salle qui a bien entendu accueilli des cinéastes emblématiques à l’occasion de nombreuses avant-premières, à l’image de Francis Ford Coppola, Michael Cimino ou du récemment disparu David Lynch. Une relation passionnante avec le 7ème Art qui s’enrichit régulièrement de rendez-vous, comme les Nuits au Max. Lors de ces événements, chaque nuit a sa propre thématique, qui peut être orientée autour de réalisateurs ou d’une franchise particulière. Enfin, le Max Linder Panorama accueille également, comme chaque année, le festival du film russe et, depuis 2016, le Paris International Fantastic Film Festival (PIFFF), qui attire les plus curieux du cinéma fantastique grâce à la diffusion de films inédits.

Max Linder Panorama
24 boulevard Poissonnière
75009 Paris

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Image à la une : Max Linder Panorama © François Grunberg / Ville de Paris