Cette somptueuse ville labellisée Pays d’Art et d’Histoire nous plonge avec fascination dans le Moyen Âge

Très appréciés des amoureux de la nature, les Pyrénées ariégeoises offrent aux visiteurs la promesse de grands espaces et donc de randonnées mémorables. Mais dans cette vaste région, la nature côtoie également les nombreux vestiges de l’époque médiévale en lien avec l’histoire des cathares. Outre les châteaux vertigineux, ce sont des siècles de lutte, de progrès, d’architecture et de traditions qui s’écrivent entre les murs de bastides, à l’image de cette cité maintes fois malmenée mais toujours aussi spectaculaire…

Haut-lieu de la tragédie cathare

Déjà dès le IIᵉ siècle avant notre ère, cette cité est un lieu parfait d’échange et de commerce. Au fil des siècles, sa position exceptionnelle entre Foix, Toulouse et Carcassonne ne va faire que renforcer ce statut. Mentionné pour la première fois au Xe siècle, le village connaît le destin des bastions cathares du Languedoc et devient un haut-lieu du catharisme. La suite de l’histoire se vit entre guerres et destructions : d’abord prise par Simon de Montfort, chef de la croisade en 1209, une violente crue vient détruire la ville construite au pied du château et tue une grande partie de la population en 1289. Pas de quoi faire disparaître la cité située dans le Pays des Pyrénées Cathare, qui est reconstruite selon les plans réguliers des bastides occitanes après cette vaste inondation. Désormais labellisé comme l’un des “Plus beaux villages de France”, ce joyau incontournable de l’Ariège pour les amateurs d’histoire et d’architecture a donc su résister aux assauts ennemis comme à ceux du temps pour arriver aujourd’hui intacte jusqu’à nous, et offrir un fascinant voyage dans le temps. Derrière les remparts se dévoilent progressivement quelques merveilles, comme les maisons à colombages multicolores, et les petites échoppes nous plongent dans l’ambiance moyenâgeuse de cet ancien fief cathare. Avec en son centre le lieu de vie central qu’est la Place des Couverts, qui offre la fraîcheur de ses galeries aux marchands comme aux flâneurs des belles soirées d’été… et ce depuis des siècles.

Un patrimoine médiéval parmi les plus remarquables de France

L’ambiance de Mirepoix se vit pleinement sur cette place, qui s’avère également être un parfait point de départ à la découverte des nombreux trésors de Mirepoix. Non loin se trouve en effet la cathédrale Saint-Maurice, dont l’impressionnante nef de 48 mètres de long et 22 mètres de large s’avère être la nef gothique la plus grande de France. Avec de telles proportions, il s’agit même de la deuxième église à nef unique d’Europe. Une prouesse qui date de 1298 et qui continue d’éblouir par le sentiment de grandeur qui s’en dégage. Un mastodonte qui abrite également un orgue de 1891 classé Monument historique, soit le plus grand instrument allemand de cette période construit pour la France entièrement conservé.fut également restauré par un élève de Viollet-le-Duc au XIX° siècle. À moins d’une centaine de mètres de la cathédrale, à peine le temps de redécouvrir la Place des Couverts, qu’un autre monument emblématique de Mirepoix se dévoile : la Maison des Consuls. Cette superbe maison à colombages sur galeries de bois, qui faisait office de tribunal, de salle de conseil et de prison, fascine au premier abord avant de susciter quelques interrogations à la vue de ces pièces de bois sculptées d’étranges têtes humaines et monstres grimaçants. 

Un festival de saveurs et d’événements à ne pas manquer

Enfin, cette plongée en plein Moyen Âge se termine sur des notes sucrées et salées au centre de la Place de Couvert, où se dresse une halle couverte en fer forgé abritant chaque lundi l’un des plus gros marchés de la région. Et cela tombe plutôt bien quand on connaît la réputation de Mirepoix en cuisine. Pour rappel, un Mirepoix est le nom français pour un mélange d’oignons, de carottes et de céleri en branches et est utilisé, entre autres, pour la préparation de bouillon, soupe, sauces et de plats mijotés. Une “spécialité” qui doit son nom à l’inventeur du mélange de légumes et d’herbes : Charles-Pierre-Gaston François de Lévis, duc de Lévis-Mirepoix (1699-1757). En plus de richesses architecturales indéniables et des spécialités gourmandes, Mirepoix cultive surtout une douceur de vivre qui s’accorde parfaitement avec cette envie de fête perceptible tout au long de l’année. Fêtes médiévales, festival de la marionnette, marché des potiers ou encore fête de la pomme viennent régulièrement plonger la bastide dans une ambiance conviviale et colorée, qui donne envie de prolonger le séjour. Cela tombe bien, on ne vous a pas encore parlé des villages de Camon, de l’église rupestre de Vals, du château de Montségur ou des cascades de Roquefort…

 

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Une publication partagée par Javi Borges (@paellaetriz)

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Image à la une : Mirepoix © Adobe Stock